samedi 28 février 2009

DES VALISES JONCHENT LE SOL

Ce matin le solei brille et l'air est frais. J'ai raccompagné F à l'arrêt du bus après une dernière nuit d'amour. Il n'y a pas eu de larmes, l'image pathétique que cela aurait représenté m'en a empêchée. Nous savons que nous nous quittons pour encore mieux nous retrouver à l'aube de l'été.

Ce soir, 19h30, l'avion m'envolera vers des terres lointaines où je retrouverai mon autre vie. Je ne peux dire si en cet instant je suis triste, joyeuse, impatiente ou lasse. Comme chaque moment où je me sens perdue dans moi même, je ne peux plus manger.

Le vide dans lequel ma pensée flotte ne peut s'accompagner que d'un vide physique et l'idée de me remplir m'est intolérable.

Une petite voix me dit "c'est très mal", oui je sais, c'est pour cela que je vais me forcer car il faut souvent se forcer même contre soi-même pour finalement être plus heureux.

Nous ne sommes pas des amis qui nous veulent du bien.

Je suis déjà épuisée rien qu'à l'idée de ce long voyage qui m'attend: voiture, avion, escale, avion, bus, taxi....

Je suis aussi très curieuse à l'idée de rencontrer mes nouvelles colocataires qui viendront sûrement d'horizons exotiques. Je retrouverai avec plaisir quelques amis et en rencontrerai beaucoup d'autres. Je repars encore plus avide de découvertes, de rencontres et de voyages et repense avec un sourire aux lèvres à la petite fée verte. " tu t'envoles, tu t'envoles, tu t'envoles"

mardi 24 février 2009

UNE ODEUR DE GAUFFRES CHAUDES S'INSINUE SOUS MA PORTE

Au lieu de réviser mon coréen et mon japonais -ce qui pourrait être très utile dans la mesure où quatre jours seulement me séparent de mon retour au pays du matin calme- je me livre à des activités bien plus réconfortantes.
Ouvrir un livre ou voir un film asiatique m'est totalement impossible depuis plusieurs jours. A croire qu'ils concrétiseraient dangereusement l'imminence ce départ que j'ai tant désiré mais que j'appréhende maintenant qu'il se rapproche dangereusement. A vrai dire, c'est surtout l'idée de me séparer -encore- de F qui m'attriste le plus.
Mes activités anti-spasmodiques favorites du moments sont:
-jouer à des jeux d'amoureux avec F qui me beurrera ensuite des tartines avec amour et me les apportera au lit comme il se doit.
-regarder des comédies romantiques américaines abétissantes -non non, sans manger des chocolats à même la boîte- ne tombons pas dans le cliché absolu tout de même.
-lire mes auteurs chéris, en ce moment un Gide poétique mais je peux aussi me laisser tenter par un Garry qui me fera voyager ou par l'univers étourdissant de Vian.
-relire mes auteurs d'adolescence ou d'enfance. Des livres dont je connais les dialogues par coeur mais qui sont mes véritables doudous de petites filles. Ils prirent pour moi la place, dès mon entrée en CP, des diverses peluches et poupées.
-Faire des gâteaux: je ne sais pas par quel mystère cuisiner du sucré me détend plus que mittoner du salé, mais tel est le cas donc je ne me contrarierai pas. Pour l'anniversaire de papa je confectionnerai avec amour un clafoutis aux cerises- au sirop les cerises mois de février oblige- comme sa mémé le faisait. Tout le défi sera que la farine ne retombe pas et d'obtenir une pâte moelleuse et homogène.
Avant quand je ne mangeais pas, je me nourrisais en regardant les vitrines des patisseries, les distributeurs automatiques de barres chocolatées et les blogs de cuisine. La vue de la nourriture me suffisait à elle même, je m'étourdissais et me goinfrais d'images sucrées qui me rassasiaient jusqu'à l'écoeureemnt par une illusion de l'esprit.
Maintenant je pâtisse avec talent selon certains et je mange -un peu- de ces douceurs. Je sens mon corps sortir de sa torpeur et renaître comme après une longue hibernation.

Recette du clafoutis aux cerises "comme papa l'aime"
- 300 grammes de cerises (dénoyotées)
-3 oeufs
-100 g de sucre
-80 g de farine
-15cl de crème liquide et 10cl de lait dmi-écrémé ( ce mélange permet d'obtenir une pate homogène et non pas deux couches)
-100g de beurre
-1 pincée de sel

Préchauffer le four à 210 degré
Répartir les cerises dans un plat beurré
Faire fondre 60g de beurre et laisser refroidir
Battre oeufs, sucre et sel puis ajouter la farine.
Incorporer le beurre refroidi
Délayer le mélange avec le lait et la crème
Verser la préparation sur les cerises et placer le beurre restant en petits morceaux à la surface
Cuire 30 minute ( mon four chauffe bien)
Manger!

dimanche 22 février 2009

SUR UNE CHAISE DE SALON VERTE, DEVANT UNE TASSE DE THE

Les rares dimanche matins où je ne me réveille pas tardivement dans les bras de F après une soirée bien arrosée, j'aime me lever tôt quand la maison dort encore. J'enfile mon vieux pull gris tout doux-celui qui a rétréci après une agression de la machine à laver et donc n'est plus mettable à aucun autre moment de la journée- et je descend me préparer un bon petit déjeuner, mon repas préféré de la journée.
Je m' éveille par une première gorgée de thé bien chaud; tout l'art est d'arrêter de faire bouillir l'eau juste au bon moment pour ne pas se brûler la langue, premier contact assez brutal avec une nouvelle journée.
Je choisis ensuite une belle grosse pomme bien juteuse, j'adore le bruit de la chair et de la peau du fruit qui croque sous mes dents. Une fraicheur acidulée après la chaleur amère du thé noir.
Je coupe deux larges tartines dans une baguette bien fraîche à la mie bien blanche et effritable que je fais dorer juste ce qu'il faut. Je les enduis ensuite, au choix, de beurre demi-sel, de confiture ou de chocolat.
Je profite ensuite de pouvoir prendre le temps de déguster chaque bouchée pensivement, l'opération peut parfois prendre une heure dans les moments de grande lassivité.
Ce matin le ciel est lourd de nuages gris dans une ambiance particulièrement cotonneuse qui se prête à la lenteur réconfortante d'un petit déjeuner chaud et sucré.
Je retournerai peut-être me glisser dans mon lit qui me fera aujourd'hui office d'un bureau de travail décadent où je me livrerais à des exercices de styles japonisants.

samedi 21 février 2009

DANS MON CAPHARNAÜM

Je lance un regard circulaire dans ma chambre et m'étonne de ma faculté à mettre du désordre autour de moi. Cette pièce qui était parfaitement rangée ce matin c'est transformé en un monticule de tout et de rien.
Des vêtements pendent sur ma chaise et mon lit, débordent de mes tiroirs et de mon armoire. Ils s'étallement mollement de tout leur long dans des formes improbables. Je n'imaginais pas que des vêtements pouvaient dégouliner de cette façon.
Des sacs baillants gisent sur le sol révélant à moitié tout mon bric à brac quotidien que je transite de chez moi à la maison de F environ 4 fois par semaine.
Mon bureau croule sous un tas d'objets divers et variés auxquels je ne trouve aucun rangement logique et qui attendent en transit comme cet hipopotame bleu qui me fixe d'un drôle d'air.
Ma chambre est en mouvement comme moi, les objets bien que posés ont une dynamique.
Notre environnement ainsi que notre façon de manger nous reflète comme je l'ai remarqué hier pour ma -4ème- fête d'anniversaire.
Je catégoriserais mes amis en deux groupes; ceux qui boivent et ne mangent pas et ceux qui mangent et ne boivent pas. Un pari risqué que de les rassembler autour d'une même table.
Ceux qui boivent et ne mangent pas fument, portent des grosses chaussures et finissent joyeusement la nuit à 4h du matin en se chamaillant à renforts de lancés de capsules de bière et en jouant de la guitare souvent pas très accordée.
Ceux qui mangent et ne boivent pas parle théâtre et cinéma, portent des chemises et des petites robes et offrent de beaux cadeaux. Ils finissent la soirée à 1h raccompagnés en voiture par des parents attentionés et dévoués.
Une soirée étrange et ennivrée. Surréaliste mais sympathique. Des gens qui apprennent à se connaître ou se retrouve après de nombreuses années. Je joue les intermédiaires, je mélange les genres et c'est réussi.
Je mélange les couleurs aussi. Cet après midi lors d'une virée shopping dans un Paris bourgeois bohème dont j'assume pleinement l'attachement, j'ai craqué pour une robe rouge à carreaux avec des très grandes poches sur le devant et des chaussures à talons bleues.
Elles s'accordent joliement et j'attend toute fière de moi de me montrer ainsi à F demain. Gentil, il me compliementera et se hâtera de m'effeuiller dans un long baiser.

dimanche 15 février 2009

peluche verte et rose rose

Mon amoureux m'offre des peluches et mon papa des roses.
Cette inversion des rôles me touche et m'amuse. Pour la Saint Valentin je fût une fille comblée par les deux hommes de ma vie.
My heart belongs to my daddy... Les derniers instants d'enfance sur les genoux d'un papa,
j'en profite encore un peu ça ne durera pas.
Un oedipe mal réglé direz-vous, peut-être mais après tout peu importe...
Ce week end je fus aimée...
Par F dans un restaurant japonais, petite pépite au coeur de paris, soupe de nouilles et raviolis.
Par mes amis autour de deux gateaux d'anniversaire: fondant tres fondant au chocolat et amandine au coulis de framboise. Je souffle mes bougies tout est très vite englouti.
Par mon papa qui m'attendait ce matin, une rose à la main.
Que c'est bon de ce sentir aimée... surtout quand soi même ce n'est pas toujours cela...
Demain, mes 21 (les vrais de vrais, les officiels) je ne m'arrêterais pas en si bon chemin
Gateau n°3 et macarons je continue mon marathon

vendredi 13 février 2009

DANS UN CANAPE; JE MANGE UNE ORANGE

Le bébé dort. Dans un plaid, enfoncée dans des coussins, le jus acidulé et sucré coule dans ma gorge puis me monte à la tête, j’en ai presque des sueurs froides. Je lèche une à une les gouttes orangées qui dégoulinent le long de ma main.
J’aime les aliments qui sont longs à manger, tout un cérémonial qui donne le temps de se délecter, d’apprécier. Habituellement, je mange très lentement. L’orange est le fruit parfait. D’abord la peler avec les doigts qui s’enfoncent dans l’écorce mi rigide-mi molle, ensuite enlever toutes les petites peaux blanches qui s’accrochent sous l’ongle –souvent je perds patience et les mange quand même. Enfin, séparer chaque quartier et les manger un par un en mordant bien au milieu pour laisser apparaître les pulpes dodues prêtes à exploser sur les papilles en alerte.
Je suis étendue dans ce canapé après une journée parisienne paisible. J’ai déjeuné avec A qui comme à son habitude est arrivée avec un quart d’heure de retard. Je ne sais pas pourquoi je m’obstine depuis huit ans à arriver à l’heure alors que je sais pertinemment qu’elle sera en retard.

Après une courte marche dans les rues étroites et sinueuses qui bordent le Panthéon et qui me donnent toujours des inspirations photographiques, nous arrivons dans notre ilot américain le BIA. Nous craquons toutes les deux pour deux « chiken wripples » fourrés à la salade et au cheddar. Je découvre avec étonnement, et un peu honteusement, mon goût prononcé pour ce faux fromage chimique dont je racle jusqu’à la dernière miette dans le fond de mon assiette.






Je m’engouffre dans le métro parisien où je poursuis la lecture des Faux Monnayeurs de Gide.
Un endroit bien bruyant et sale pour savourer un roman si touchant et troublant. Je ressens ce roman, ma sensibilité vibre au fil des lignes, je suis transpercée par cette lecture comme je ne l’ai pas été depuis longtemps.
L’homme ressent ce qu’il imagine et imagine ce qu’il ressent.


Le froid de février me transperce et me rougit le nez. Je porte pourtant mon poncho en laine tout doux. Celui qui a la couleur de mes yeux, cette couleur si particulière qu’on ne serait dire si c’est du bleu ou du vert.
J’ai aussi ajouté une petite barrette verte dans mes cheveux, je suis d’humeur enfantine aujourd’hui.













De retour au chaud, je m’adonne à ma nouvelle lubie, la pâtisserie –thérapie post anorexie ??- Je confectionne des lingots de pain d’épices très moelleux. Ils sentent bon la cannelle et fondent dans la bouche. Une seule bouchée…Avec la langue, je décolle la pâte encore tiède qui s’accroche à mon palais.

Recette
250 g de miel
200 g de lait
150 g de sucre roux
300 g de farine
2 oeufs
1 sachet de levure chimique
3cs de poudre d'amande
1cs de cannelle
1cs de 4 épices (où autre selon les goûts)

-dans une casserole mélanger à feux très doux le beurre, le lait et le miel jusqu'à obtenir une préparation homogène.
-Dans un récipient mélanger les poudres
-Versez la préparation liquide sur la préparation solide, fouettez et ajouter les oeufs un à un. Laisser reposer.
-Préchauffer le four à 180°C et enfourner.


Avant de partir pour un baby-sitting, je vérifie ma boîte mail.
Après plusieurs semaines de silence- peut-être que j’exagère ?- enfin une réponse de H. Mon cœur bat un peu trop fort et le rouge me monte aux joues. Je m’étonne d’une telle réaction. Une preuve que ses longs silences me font encore souffrir et m’angoissent bien que je me sois juré d’y être désormais insensible. Je crains qu’il ne se lasse et ne m’oublie, l’homme pressé qu’il est.
Un ami et bien plus que ça. Il fait partie de ces gens dont le statut est indéfinissable dans nos vies. Ce n’est pas de l’amour mais plus fort que de l’amitié. Ca fait chaud au cœur et porte un sourire aux lèvres. Une relation réconfortante comme un chocolat au lait l’hiver (encore meilleur que le lait au chocolat).
H ne viendra pas à mon anniversaire le 21, mais il en est désolé. Nous nous reverrons paraît-il à son retour de Londres et avant mon nouveau départ pour la Corée. Ah ! Dure vie de bourlingueurs. Combien de fois peut-on quitter les gens en espérant les retrouver ensuite ?
J’attends le message traditionnel du soir de F. Lui qui est toujours là malgré mes errances physiques et psychologiques. Je l’ai abandonné une fois sur les deux plans, il est revenu.
La seconde séparatiob bien que seulement physique sera-t-elle celle de trop ?