samedi 28 novembre 2009

"Y'a combien de couleurs sur ta robe"
"7 comme les couleurs de l'acr en ciel"
Il est d'un naturel soupçonneux alors il vérifie en douce, comme j'ai dit la vérité il est rassuré, je suis digne de sa confiance.
"Je vais m'asseoir près de toi en attendant que l'école ouvre"
"c'est fermé"
Ses cheveux son extraordinaires, comme des milliers de fils blonds entremêlés. Il est un prince miniature. Je peux à peine le regarder, la beauté du monde me fait toujours autant souffrir.
"t'as un problème le CM2"
"Ouais, j'ai plus de place dans ma tête. Je range toute la journée, des smarties, des crocodiles, des carambars et j'ai plus de place pour les Chocopops. Or c'est ce que j'aime par dessus tout les Chocopops, tu comprends"
"Oui, c'est mal barré pour toi"
"A qui le dit tu"...

"Tu veux une grenadine?"
"Non pas de grenadine, qu'est ce que tu lis?"
"Le journal intime de Virginia Woolf"
Je hoche la tête: "merveilleux, j'adore"
"Tu l'as lu?"
"Non pourquoi?"
"..."
"C'est que je trouve la sonorité de ces mots extraordinaire...Le journal intime de Virginia Woolf. J'aime, je sais que j'aime"

Des enfants un peu fous qui vivent dans leurs rêves aux couleurs vives. Des bottes rouges et des cartables vert pomme. Des cheveux blonds Petit Prince et des boucles rousses. La robe safran de Madame Bovary et des jeans avec un trou sur la fesse gauche.

Pour apprendre à ne plus avoir peur, il faut de la patience mais les gens qui n'ont pas peur sont toujours impatient. Il paraîtrait qu'il ne faut pas faire attention à eux et aller doucement mais maintenant dans son regard il y a presque autant de souffrance que d'amour. C'est dur à supporter. Après l'amour il me regarde souvent, il laisse glisser son doigt le long de mon ventre et contourne les bosses et les creux:
"Tu es inquiétante, tu es mon inquiétude"
J'aime bien ,c'est un peu sombre et mystérieux
Il hausse le sourcil droit quand il dit ça et j'ai envie de rire, mais je comprends bien que ce n'est pas drôle.
Ce regard est vite insupportable, je veux qu'il cesse, alors je l'embrasse.

vendredi 20 novembre 2009

H

L'appartement était plutôt mignon jusqu'à pousser la porte de la chambre. Un drapeau français s'étendait sur le mur face au lit, un texte de prière et une croix étaient accrochés au dessus de l'oreiller et sur les murs on pouvait voir des photos d'un camp de prépa d'été militaire: treillis et masques à gaz. Les livres de chevet: L'art de la guerre et la sociolagie des combattants. Le ton était donné.
Sur les murs de son ancienne chambre il y avait des photos de Paris, sur les étagères des ours en peluches et des romans d'aventure.
Comment n'ai-je pas vu la transformation opérée? comment en quelques mois sa devise est passée de Carpe Diem à honneur, patrie, fraternité, courage au combat? Des valeurs respectables qui perdent de leur noblesse affichée dans une chambre à coucher.
Et surtout qu'est ce que je faisais là? Je n'osais même plus le regarder dans les yeux de peur que son beau regard vert ait lui aussi perdu de son humanité. Il avait l'air si rigide avec ses cheveux rasés et ses habits sombres que je n'osais même plus le toucher. Avant c'était la tête sur ses genoux que je regardais la Tour Eiffel scintillée les nuits d'été, allongés tous les deux sur les pelouses du Champs de Mars.
Pour lui ce serait désormains un manque d'honneur de se laisser aller à de tels épanchements dévergondés.
Il y a deux ans il révait d'ouvrir une maison d'hôtes ou une auberge de jeunesse, aujourd'hui il veut devenir Général ou être le patron d'un grand hôtel pour diriger ses bataillons.
Il avoue ne pas avoir le temps d'aimer et puis de toute façon "femme de militaire c'est un métier". La passion amoureuse n'est qu'une bestialité. Sa compagne il la trouvera dans un rallye, une fille qui a été éduquée pour cela, pas une gauchiste excentrique comme moi. Pas que je sois interessée, peut-être l'ai je été un jour, peut-être les choses auraient évolué différemment si... Mais non. J'ai préféré le petit blond anarchiste avec sa barbe mal rasé et ses mains d'artiste. Quelque chose me dit que pour une fois j'ai fait le bon choix.
J'ai quand même visité Bordeaux, les dédales de petites rues pavés qui mènent de places en églises, je me suis promenée le nez au vent sur les quais de la Garonne. Il faisait bon sur les terrasses au bord de l'eau, les huîtres étaient fraiches et iodées, perlées de bleu et de gris.

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Je suis revenue à Paris en me demandant si une longue amitié ne venait pas de se clore... Le voyage en train fut un peu triste, mais je pensais à F pleine d'amour pour un si gentil et pacifiste jeune homme qui a le courage de savoir aimer. Une bonne bouteille de vin dans mon sac pour fêter ça. Je rêvais d'un dïner en amoureux. Le soufflé au fromage est-il un plat romantique?

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Obligée de monter sur la balance sous les yeux plein de reproches de M, l'humiliation fut très blessante. Alors tu vois tu ne fais aucun effort?! Les chiffres ont parlé je n'ai rien eu à redire.

Les feuilles morte chargent la terre d'une odeur acide, j'ai marché longtemps en serrant très fort les marrons caché dans mes poches jusqu'à en avoir mal aux mains.

lundi 9 novembre 2009

à mi chemin

Etre au début du chemin c'est toujours bien, on s'élance plein de bonne volonté vers de nouveaux horizons, on se sent brillant et vivant.
La fin du chemin est parfois teintée de nostalgie mais on attend l'accomplissement avec excitation, souvent dans l'urgence, on se sent survolté lorsque tout s'assemble vers l'envol final.
Etre au milieu du chemin c'est être un peu perdu, on est plus sûr du sens, on s'essouffle. On voudrait bien faire une pause mais alors on risque de ne plus repartir, comme au milieu de l'ascension d'un sommet. On se demande si ça en vaut vraiment la peine, si ce ne serait pas mieux de faire demi-tour. Mais il y a tout ceux qui attendent à l'autre bout, à qui l'on a promis, qui croient en nous, on ne peut pas les décevoir, on ne veut pas paraître lâche.
La motivation est comme usée, effilochée au fil des pas comme une vieille chaussette. Alors, on a des ampoules qui ralentissent encore notre avancée sur ce chemin encore bien long.
A ceux qui s'exlament "c'est bien tu es à mi-chemin!" on veut répondre "que ça?, je n'y arriverais pas"
A ceux qui reprochent: 'tu n'en as fait que la moitié, il faut accélerer' on veut dire " tu ne vois donc pas que j'ai déjà accompli beaucoup?"
On n'a souvent pas vu le retard s'accumuler, le temps ne connait ni échardes ni entorses pour le ralentir et aucune excuses n'y changera rien.
On a toujours l'impression que les autres marchent plus vite et qu'ils se lasseront d'attendre, ils ont un malin plaisir à nous dire plein d'enthousiasme que l'"on ferait bien de se dépécher un peu parce que sinon on en finira jamais".
Mais heureusement parfois au milieu du chemin on trouve une bonne âme pour nous tenir la main, pour courir lentement à nos côté, pour nous devancer en nous applaudissant.
J'espère qu'elle est derrière le prochain virage.
Plus que 6. Encore 6.

jeudi 5 novembre 2009

Une boîte à bento en bois couleur acajou gravée de fleurs délicates aux couleurs pastel. On l'ouvre avec délicatesse et les yeux qui brillent comme avec un joli coffret à bijoux, une fine vapeur à l'odeur délicate salée-sucrée en sort qui donne un petit côté mystèrieux à la scène. Les petits compartiments débordent de nourritures colorées qui contrastent dans des effusions de couleurs et d'odeurs vives. Un teriaki joliement laqué, du riz recouvert d'une omelette émietté jaune tendre qui fond dans la bouche, des korokkés un peu sucré qui croustillent et embaument le palais, des fines lamelles de carottes et de radis blanc vinaigrées rafraichissantes et un mini sashimi de saumon épais et tendre.

Un sandwich au pain de campagne frais dont la mie aérée et élastique fond presque dans la bouche et dont la croute craquante sent presque le caramel. Il renferme deux épaisses tranches de saumon fumé finement recouverte de fromage frais et de salade, leur fraicheur se marie divinement avec la saveur forte du poisson.

Des îles flottantes légère et à peine sucrée sur un flot profond de crème anglaise parsemée de petit grains de vanille dans des coupes en verre coloré transparent. Ma préférée est la rouge. On trempe des petits fondants au chocolat dans la crème vanillée dans une tendre regression.

Un thé vert en rentrant à la nuit tombée, parce qu'on a eu froid malgré des collants en laine blanche avec des petits trous pour faire joli, mais le froid vicieux rentre dans les petits trous.

Les clémentines sentent toujours autant Noël même si c'est encore loin, c'est la seule réminescence que j'accepte avant le 1er décembre.

Bientôt, un voyage à Bordeaux que je n'ai jamais vu, j'espère manger des cannelés avec H en se promenant sur le port. Des huîtres gratinées aussi, avec un verre de bon vin rouge.

Petits fondants au chocolat (9)
60g de farine blanche
1/2 cc de levure chimique
1/2 cc de sel
120g de sucre
120g de beurre doux fondu refroidi
3 oeufs, blancs et jaunes séparés
20 ml d'espresso froid
100g de chocolat noir 70% fondu, refroidi
Préchauffez le four à 220.
Mélanger la farine, la levure et le sel.
Mélangez le beurre, l'espresso et le sucre jusqu'à obtenir une pâte crémeuse, puis ajoutez les jaunes d'oeufs. Ajouter le premier appareil puis le chocolat fondu.
Montez les blancs en neiges et les intégrez.
Ne pas trop travailler la pâte.
Versez la pâte dans des moules à muffins, faire cuire 10 à 15 minutes. Les fondants doivent être encore un peu mou au toucher, ils se solidifieront en refroidissant. Attendre pour démouler.