jeudi 27 mai 2010


Hier soir, avec C et Z on a été voir l'histoire d'une fille qui mordait à pleines dents dans l'écorce des citrons et d'un garçon qui ne savait pas faire cuire des pâtes. Elle buvait de la bière et lui du vin, elle fumait lui pas. Elle a pris des médicaments, il s'est jeté par la fenêtre mais ils se sont sauvés, puis détruit, puis sauvés...peut-être.
C'était une épreuve d'aller voir un film d'amour alors que le mien est en attente du retour de sa moitié. J'ai pensé à F qui est si loin, mon coeur s'est pincé et mon ventre a frissoné de désir et d'angoisse. Je n'ai pas lavé les draps depuis qu'il est parti, j'enfouis la tête dans les draps et les oreillers et mon odeur de la nuit qui me rappelle la sienne me rassure.
J'ai révé qu'il venait me retrouver avec une cagette remplie de pommes. En me réveillant, j'ai fantasmé qu'il m'en offrait une d'amour, puis un bouquet de pomme d'amour. Dommage que la peur du ridicule tue la folie douce du romantisme, ce rêve éveillé ne se réalisera pas.
Des coeurs emballés trop vite se sont relâchés, se sont recroquevillés et Shanghai s'est transformée en Londres. Une nouvelle destination pour compenser la déception.
Sur le chemin du cinéma à la maison, je me suis souvenu que M fêtera ses cinquante ans dimanche. J'ai presque pensé à voix haute et j'ai réalisé que "cinquante" est un mot qui sonne affreusement mal, ça cingle, ça casse et quand on rajoute le "an" c'est encore pire: "cinquante ans, cinquantan". Je comprends qu'elle veuille qu'on se taise, ça lui fait comme une gifle. Alors on préfère célébrer la fête des mères. Ca sonne dans ma tête maintenant.
Je lui préparerai un cake au matcha que j'ai essayé récemment:

cake au matcha

ingrédients
120g de farine
100g de sucre de canne
100g de beurre mou
2 oeufs
1/2 sachet de levure
50g de poudre de noisette
1 cs de poudre de matcha
¨
Préchauffer le four à 210C°
Mélanger la farine, la levure et la poudre de matcha et de noisette.
Séparer le blanc des jaunes
Fouetter le sucre avec les jaunes puis rajouter le beurre ramolli.
Incorporer peu à peu les poudres.
Battre les blancs en neige et incorporer au mélange.
Beurrer un moule à cake et enfourner 30 minutes à 180 C°.

samedi 22 mai 2010

J'ai le ventre plein d'acidité et je n'arrive pas à me concentrer sur l'évaluation de l'efficacité des programmes de developpement de l'éducation primaire en Ouganda. Ca me contrarie. Une sensation de malaise que la chaleur décuple, il fait trop chaud dans cette chambre, c'est comme si j'avais saturé l'air à force de me concentrer. Je suis sûre que mon cerveau dégage de la chaleur lorsqu'il refléchi trop, j'en ressors toujours les joues rouges et les cheveux ébouriffés de mes périodes de révision.

J'ai l'impression d'avoir du jus de citron dans l'estomac, ça me rappelle les cours de 14h au lycée, quand on s'affalait lâchement sur nos chaises après avoir englouti des sandwichs poulet-frites-mayo assise sur les bancs de la place de la Mairie. C'était la grande liberté d'être en terminale et d'avoir le droit de sortir manger dehors pour échapper pendant une heure à l'étau du lycée-privé-catholique-de-bourgeois-de-banlieue. Il était interdit de s'habiller tout en noir, tout en couleur vive, de porter des débardeurs, d'être un garçon aux cheveux longs, d'être un garçon aux cheveux rasés.

Le professeur de mathématique tapait sur la tête des garçons avec sa règle en bois, pas sur celle des filles mais il les faisait asseoir au premier rang, surtout celles avec des gros seins, il préférait.

Le professeur de physique était persuadé d'avoir vu Dieu en faisant du deltaplane et celle d'anglais s'habillait exclusivement en rose ou en léopard. La belle équipe.

Je me cachais sous les escaliers pour lire pendant les cours de sport, ça vallait mieux que de participer aux sports en équipe et de susciter la haine de la moitié de mes camarades en ruinant leurs espoirs de victoire par ma capacité nulle à attraper un ballon de quelque forme que ce soit, qui plus est en courant silmultanément.

mercredi 19 mai 2010

coup de tête


Je pensais allongée sur mon lit que la semaine avait vraiment été difficile: des déceptions, des doutes, des examens, des amis qui partent, le froid et la grisaille. Il n'était pas joli le moi de mai. Que faut-il faire dans ces cas là? Changer d'air, prendre un nouveau cap, faire une folie.... Quelque chose d'excitant, il me fallait un grand imprévu spontané.

C'est pourquoi quand U - mon ami chinois rencontré à Seoul- me proposa, sans doute sans penser que j'accepterai, de venir à Shanghai pour visiter l'exposition universelle, j'acceptai immédiatement. Il fut un peu surpris quand je lui annonçait que j'arriverai dans... 15 jours. Il prendra quelques jours de vacances pour l'occasion. Il veut m'emmener partout, peut-être partir un peu dans la campagne chinoise, hotel, réservations, il se charge de tout. Est ce bien raisonnable? Je n'ai pas trop envie de reflechir aux raisons d'un tel empressement à mon égard, je veux me laisser porter vers un ailleurs, naïve.

Dans deux semaine je retourne en Asie...et je me rends compte que ça me manquait, en fait...

Shanghai, l'atmosphère doit y être surchargée, ça fait un peu peur. Je rêve de l'exposition universelle, mes cours d'économie gisent éparpillés sur mon bureau, j'aurai peut-être du attendre la fin des examens pour me perturber ainsi l'esprit.

J'annonce à Z que je pars à Shanghai dans quelques jours:

"ah bon comme ça"

"oui, j'avais envie de me changer les idées, besoin de me couper un peu de Paris"

"Et tu es obligé de partir à l'autre bout du monde pour ça, tu ne peux pas partir en Bretagne pour prendre l'air comme tout le monde?"

"Il fallait quelque chose qui fasse trépigner mon coeur"

samedi 8 mai 2010

il est né



Je rentrais dans la pièce, un caraco fluide en soie vieux rose qui drappe buste à la manière d'une toge greque. Ma jupe blanche s'ouvrait en corolle sur mes jambes que les bas blanc nacré faisaient briller à la lumière. Je me penchais sur le landeau du bébé endormis. On aurait dit un ange. Les nouveaux parents étaient beaux, les yeux illuminés malgrés le manque de sommeil. Ils rayonnaient sous leur traits tirés, paisibles et heureux.


Ils rirent tous en disant qu'il fallait que je sois sa bonne-fée, que je le bénisse d'une jolie prophétie ce bébé. Je lui prédis un esprit créatif, la soif d'apprendre et l'indépendance.


J'étais plus attendirie par les parents que par l'enfant. Un jour peut-être moi aussi...nous aussi...
Il serait blond comme les blés ou tirant sur le vénitien, ces yeux serait bleux clairs, une gueule d'ange lui aussi.


Il faudrait pour cela finir le mémoire, puis la thèse...un long périple. Dans quoi me suis-je encore engagée-la tête dans les bras, pile de livres à gauche, pile de feuilles à droite surmontée d'une vieille tasse de thé.


Et ce traitement qui me tue, je suis éreintée, mes yeux se ferment. Les examens approchent, ce n'est pas le temps du repos. Au moins, l'appétit revient et faire la cuisine est une bonne excuse pour se soustraire aux révisions.


On a fait les magasins, je remplis un 34, la ceinture serre même un peu.


Muffins salés aux poivrons, lardons et paprika
Ingrédients (pour 12 muffins):
220g de farine
2 oeufs
1 cc de sel
1 sachet de levure
80g de beurre fondu
50g de crème fraiche
220ml de lait
1 grosse poignée de lardons
2 poivrons (jaune et rouge) coupés en lamelles
2-3 cs de paprika doux selon goût

Prechauffer le four à 200 °c
Battre les oeufs avec le sel
Ajouter la farine peu à peu en mélangeant et verser la levure
Ajouter le beurre fondu, le lait et la crème. Mélanger jusqu'à ce que la pâte soit homogène.
Faire sauter les lardons dans une poêle et laisser refroidir
Couper les poivrons en lamelle, les incorporer à la pâte.
Ajouter les lardons refroidis
Verser le paprika
Faire chauffer 15/20 minutes selon la taille des muffins

Feuilles de "bric" fourrées au chèvre et à la menthe

Ingrédrients pour une vingtaine de feuilletés
10 feuilles de bric
200g de fromage de chèvre frais
50g de Boursin ou similaire
1 tasse de feuilles de menthe émincées
poivre

Préchauffer le four à 220C°
Emietter le chèvre et mélanger au boursin pour obtenir une pâte molle
Dans une tasse émincer les feuilles de menthe et les ajouter au fromage.
Mélanger et ajouter 5 tour de moulin à poivre
Couper les feuilles de bric en deux. Replier le bord arrondi vers l'intérieur de la demi feuille.
Placer une cuillérée de garniture sur le rebord gauche replié. Plier en forme de triangle.
Badigeonner les feuilletés de beurre fondu
Les placer sur la plaque du four recouverte de papier cuisson
Faire cuire pendant 15 minutes à 220°C
Manger tiède.


mardi 4 mai 2010

Je me sentais toute petite entourée de tous ces garçons aux perfectos noirs et aux bottes montantes. Ils avaient tous les cheveux longs et bouclés qui leur tombaient dans les yeux au rythme des mouvements de leurs mains sur leurs instruments de musique. Entre les morceaux et même parfois entre deux couplets, ils buvaient sans modération bière ou vodka pour les plus téméraires. Le chanteur, agrippé à son micro, tanguait dangereusement mais restait debout balançant une bouteille d'alcool de la main gauche qu'il portait à ses lèvres dès que le souffle lui revenait.
Les filles étaient assise en cercle à même le sol du garage. Elles portaient des robes noires serrées à la taille par de grosses ceintures à la boucle métalisée. Elles s'étaient dessinée des étoiles noires sur le visage et écoutait lassivement le groupe s'emballer sur des rythmes de rock sauvage.
Au milieu de toute cette noirceur, je portais une robe rouge et une étolle en laine retenue sur ma poitrine par un gros noeud. J'étais leur petit coeur qui battait la mesure.
Entre deux sets, les garçons rejoignaient les filles pour des étreintes trop brusques et passionnée, les demoiselles se retrouvaient renversées sur le sol froid par l'allégresse trop vive de leurs hommes encore emportés par l'exaltation ivre de leur musique. Elles disparurent toutes sous les tignasses de leurs amoureux.
Il arriva plus posément peu adepte de ces démonstrations publiques de techniques du plaquage amoureux et du baiser le-plus-long-sans-respirer, et m'emmena faire un tour sous la nuit tombé. Il était bon de quitter l'atmosphère saturée de fumées diverses, de vapeurs d'alcool et de sueurs de mâles en transes.
Après un deuxième boeuf, la faim se fit ressentir. Petites femmes attentionnées, nous avions préparées des gougères, une salade de pâtes, des gateaux au chocolat et une charlotte aux fruits rouges.
Car c'est un fait maintes fois avérés, les rockeurs adorent le gateau au chocolat.