dimanche 31 janvier 2010

Art

Quand on rentre dans cette école la fanfare nous accueille, les cors et les trombones sont couverts de fourrure et les musiciens portent des lunettes roses ou des bois de cerfs. Des colonnes en bois de cagettes forment un parcours dans le préau. Sur les murs du sous sol sont accrochés des masques éthniques, au plafond sont suspendu des lampes en polystirène et des animaux marins flottent dans les air. Une fille avec un noeud rouge dans les cheveux et un perfecto en cuir violet colle des morceaux de vaisselles cassée sur un mur pour en faire une mosaïque représentant une pin-up en bikini. Un garçon avec des grandes lunettes noires parle une langue étrange seul devant une caméra. Une autre pièce est entièrement recouverte de tee shirts à vendre.
Chaque section a installé un bar, on s'arrête boire un verre dans le bateau pirate construit par les "matériaux de synthèse", F m'offre une brochette de bonbons multicolore et un verre de cidre. Les étudiants fument dans les ateliers en discutant avec les professeurs pour la plupart éméchés.
U n'en finit plus d'écarquiller les yeux, on est face à l'expression de la Liberté et de la Création. Elle court les musées de Paris, de celui du Moyen-âge à celui de la Poupée, je voulais lui montrer l'art de demain.
U est très curieuse de la France, elle se lève tous les week end à 7h et part à 8 pour parcourir Paris dans toutes ses dimensions. B pense qu'elle a une double vie. Elle fait des tours en bus pour découvrir la banlieue, elle ne veut pas prendre les ascenceurs pour escalader la Tour Eiffel et adore le tramway.
Elle parle à mes parents plus que je ne le fais, son séjour lui amène beaucoup de questions. Qu'est ce que la beauté - après un reportage sur Gainsbourg-. Faut-il porter des talons pour être féminine? -non-. Comment être épanouie, s'amuser et prendre soin de soi sans être superficielle? La rigueur d'une vie bien ordonné et saine rend-elle heureux? Peut-on être heureux en vivant à l'étranger loin de ses racines?
Tous ces questionnements autour d'une flammekueche

Flammeküeche
Pour 4 à 5 personnes
500g de pâte à pain
40cl de crème épaisse
Une cs d'huile
50g d'oignons hachés
80g de lard de poitrine fumé
50g de beurre
Sel, noix de muscade rapée

Faire revenir les oignons dans le beurre et les mélanger à la crème: assaisonner. Couper la poitrine fumée en petits lardons et les faire rissoler un peu.
Abaisser la pâte très mince, la poser sur une plaque
Répartir le mélange crème et oignons sur la pâte.
Arroser la surface d'huile et la parsemer de lardon.
Cuire pendant 10 min à four très chaud (termostat max)

dimanche 17 janvier 2010

U mon amie U


Depuis que U partage notre vie de famille, l'échange culturel est permanent, les repas se sont transfornés en études comparatives des moeurs coréens et français. U a l'innoncence d'une petite fille et s'étonne de tout, les yeux équarquillés tout grand ne pouvant retenir des exclamations enfantines.
Elle s'étonne de voir P me prendre dans ses bras et des débats d'égal à égal qui alimentent nos longues diatribes. Elle regarde la télévision française avec curiosité et trouve les présentateurs du 20h trés beaux.

Elle s'étonne des bras de F qui m'enlacent sous le regard bienveillant de M et des verres de vin partagés tous ensemble.

Elle n'en revient pas de la taille des concombres et que l'on mange des haricots rouges salés. Le riz non plus n'est pas pareil et elle n'a même pas reconnu les poires.

Sa mère, prévoyante, a envoyé un carton contenant 320 feuilles d'algues séchées et 3 paquets de 40 gateaux de riz. La cuisine ressemble à une mini épicerie coréenne.

Elle aime beaucoup les nounours en gelée, la quiche et les crèpes.

Mais U est toujours au régime, déjà bien plus fine que l'année dernière elle semble continuer drastiquement sur sa lancée. C'est très perturbée que je la regarde se servir une demie cuillérée de riz et le quart d'un filet de poisson, les jours passent et le décalage horaire et le choc alimentaire ne peuvent plus être utilisés comme excuses. J'ai peur pour elle, j'ai peur pour moi.

Ne m'entraîne pas dans mes mauvais penchants, je venais juste de retrouver la gourmandise. Ne la fait pas redevenir une honte. Pas maintenant quand c'est encore si fragile.

Allons plutôt manger des gateaux ensemble dans ces si jolis salons de thé; non tu ne veux pas?

Un chocolat chaux alors; non toujours pas?

La voir comme cela m'exaspère car je me vois en elle, je vois à quel point je fus insupportable à vivre pour tout le monde. La voir comme çela m'énerve parce qu'elle me rend les choses plus difficile encore.

Alors je me répète inlassablement qui je ne retomberais pas si proche de la fin, jamais jamais jamais plus

vendredi 15 janvier 2010

Sur le mur de droite s'étend une tenture africaine jaune avec des soleil rouge, au plafond une affiche rose avec des jambes entrmêlées qui dansent le french cancan. Au plafond, un couvre lampe indien en tissu ornée de minuscule miroir. Sur les étagères blanche en face du futon, une guirlande de petites lupiottes en plastique multicolore et des livres, des livres, des livres.
Un portrait de femme sur la porte, un tableau de F en noir et blanc. A droite du lit, le bureau où s'accumule la marque d'heures de révision lénifiente à la lumière de la lampe violette en forme de note de musique. Au sol, le tapis fleur qui met de la joie au coeur.
Une collection de grenouilles, des boas, une petit bouteille de sirop de cactus, la biographie de Vian, un pot de beurre de karité, un colliet en bois d'ébène.
Le lit est très dur mais les oreillers sont moelleux et de couleurs chaudes. Je m'enfonce dedans.... il y a plein de feuilles autour de moi, je retrouve souvent des stylos au fond de la couette ou lorsqu'ils me transperce le dos pendant la nuit.
Une odeur de thé flotte dans l'air mais je n'arrive pas à effacer la puanteur de pied de l'amphitéâtre cet après midi qui semble définitivement restée incrustée dans mon orifice nasal. A croire que les gens ne se lavent plus en période de révision. Même le gel douche à la noix de coco de B n'en ait pas venu à bout, pourtant j'ai l'impression que tout le reste de mon corps sens le gros bonbon. Ce que je déteste.
Dans mon horrible jeunesse, je mettais du parfum à la vanille ou à la framboise et je portais du fard à paupière bleu. A cette néfaste période à fait place l'ère de la dentelle noire et des jupes longues à volants qui fut abandonnée tout aussi brutalement après l'achat d'un pantalon large vert pomme pas mûre et d'une veste orange à rayures jaunes et rouges. Maintenant, je ne sais plus trop, un peu de ci et de ça, je mélange par petite touche de tout.

dimanche 10 janvier 2010


Des séquences d'images en noir et blanc qui se succèdent dans une grâce et une force symbolique alletante malgré la lenteur de l'action. Entrecoupées de rouge; la violence physique et morale n'en est que plus marquante. La transparence, l'ombre et la lumière, les traits des visages ironiques, torturés ou exaltés traversent l'oeil et le coeur comme des lames de rasoir. C'est chaud et glacial comme la Pentagonie.

La neige se reflète dans le ciel de nuit, il règne comme une certaine clarté malgré l'heure tardive. B, ton coeur est aiguisé comme un diamant que je m'épuise à essayer de polir. Les poussières me piquent les yeux, une larme coule.

Je préfère le sel c'est le goût des larmes et de la peau. Les sentiments sont salés et le réconfort est sucré.

Mon humeur est noir tourbillon et je n'ai pas envie de boire seule le chocolat chaud qui pourrait me guérir. Je voudrais qu'il m'accompagne mais il préfère la pizza quatre fromages. Il ne peut pas comprendre.

C'est vrai que le coeur gonfle quand on est triste ou bien se resserre t'il?
On a fait brulé les crèmes à deux entre deux Gitanes et Elisa

Crèmes brûlées au caramel salé

125g de sucre en poudre
3 jaunes d'oeufs
30cl de lait
20cl de crème liquide
5g de sel de Guérande
40g de cassonade ou sucre vergeoise

Dans une casserole cuire à feu moyen le sucre avec un peu d'eau (de quoi recouvrir le sucre)
Dès que la coloration commence à apparaître mélanger légèrement afin qu'elle devienne homogène.
Lorsque le caramel commence à prendre une teinte brune, retirer du feu, ajouter le sel et verser délicatement le lait.
Remettre sur feu doux en mélangeant afin de bien dissoudre le caramel dans le lait.
Hors du feu, incorporer la crème liquide puis les jaunes d'oeufs.
Bien mélanger puis filtrer la crème dans un récipient adapté et la faire reposer deux heures au moins au réfrigérateur.

Allumer le four à 95°C (th 3)
Répartir la crème dans des petits pots ou ramequins.
Cuire pendant 1h à 1h15, les crèmes doivent être tremblantes et juste prises.
Réserver au réfrigérateur.

Au moment de servir, saupoudrer les crèmes de cassonade puis les caraméliser à l'aide d'un chalumeau ou en les plaçant sous le frill du four (tourner la plaque de temps en temps pour unifier.

dimanche 3 janvier 2010

La maison de campagne avec le feu qui crépite dans la cheminée. L'odeur du bois mêlée avec celle des épines de pins rappellent des souvenirs d'enfance particulièrement réconfortant. Des poutres en bois au plafond et des murs en pierres, des gros tapis aux couleurs passées. Les gros fauteuils en cuir élimé ne semblent qu'attendre d'accueillir les lecteurs de romans dans leur bras rebondis. Mais on doit se tenir bien droit, porter des jupes serrées et des chaussures qui font mal aux pieds. On ne dit pas pépé et mémé mais A et J. Ils portent des polos blancs Lacoste et des pantalons bleu marine. Le grand père se laisse pousser une petite queue de cheval dont le bout prend des teintes jaune pipi qui me font détourner la tête. Des photos en noir et blanc, P en culotte courte, il manque des pages qu'on a préféré effacer. Les familles se déchirent, les photos aussi et les souvenirs disparaissent, on perd ses racines.