dimanche 20 juin 2010


Elle avait traversée tout Paris, les trottoirs cabossés et le métro bondé du samedi soir 20h, avec serré dans ses bras un grand saladier d'un plat de son île, le saumon cru au lait de coco et crudités. Le saladier ne fermait pas, le voyage avait été périlleux et salissant. Il faisait trop froid pour un pique-nique mais rien n'aurait pu la faire changer d'avis, elle voulait un pique-nique sur les bords de Seine pour son anniversaire. Alors, on était tous là malgré le froid et les nuages menaçants, car tout le monde l'aime. Elle parle beaucoup trop et ponctue chaque phrase d'un petit rire de fée, elle est haute comme trois pommes et a de long cheveux noirs et lisses, son visage est rond et ses yeux légèrement bridées, elle déborde de générosité.

Il faisait tout de même très froid après que le soleil se soit caché, les garçons empilaient leurs vestes sur mes épaules en se sacrifiant pour mon allure frêle de poupée de porcelaine. J'avais un peu honte de tant de faiblesse. L'alccool réchauffait les corps mais à 3h craignant de vraiment tomber malades, nous la convinquîmes de quiter les pavés de la Seine pour un endroit plus chaud. Il est très difficile de se déplacer avec un groupe d'une dizaine de personnes éméchés, les trajectoires sont courbes.

On a mit beaucoup de temps à trouver un taxi, à moins que le froid est rendu l'exercice particulièrement difficile. On a mangé des pâtes à la carbonara à 5h du matin et elles sont meilleures qu'à n'importe qu'elle autre heure. Je regrettais de ne pas pouvoir prendre une douche brûlante.

Ce matin je ne peux plus respirer et j'ai les yeux empâtés, je ne me demande pas pourquoi. C'était une bonne soirée qui n'avait pas de sens.

dimanche 6 juin 2010

questionnaire de proust

Ma vertu préférée:
La générosité qui rend les peines et les difficultés plus facile, qui fait découvrir et savourer.



Le principal trait de mon caractère:

La rêverie qui me'entraîne dans des projets ambitieux aux multiples rebondissements. La rêverie qui me permet de me réfugier dans des mondes parallèles quand je suis mélancolique.



La qualité que je préfère chez les hommes:

La passion amoureuse, créatrices ou des convictions pour qu'on vibre ensemble


La qualité que je préfère chez les femmes:

La sincérité pour pouvoir construire de belles amitiés


Ma principale qualité:

La compréhension


Mon principal défaut:

La détermination, parfois il faut savoir lacher prise


Ce que j'apprécie le plus chez mes amis:

Les sourires complices, les étreintes chaleureuses, les paroles réconfortantes, les fou-rires incontrôlables, les souvenirs partagés et remémorés



Mon occupation préférée:

Lire et écrire dans l'herbe au soleil, assise sur des pierres chaudes, dans des cafés quand il pleut.


Mon rêve de bonheur:

Aimer et être aimé

Réussir et partager


Quel serait mon plus grand malheur:

Perdre mes proches, être seule.


A part moi qui voudrais-je être:

F pour voir ses pensées secrètes.


Le pays où j'aimerai vivre:

Le plus possible pour un ou deux ans, je choisirai ensuite


La couleur que je préfère:

Le vert émeraude


La fleur que je préfère:

La rose tatouée sur ma hanche


L'oiseau que je préfère:

Les canards qui me rappellent les promenades autour du lac de mon enfance ainsi que le conte du Vilain Petit Canard que je relisais souvent. Aussi car c'est le surnom de R et que les autres oiseaux en général m'effraient ou m'agacent.


Mes auteurs favoris en prose:

Gide, Vian, Gary, Stendhal, Zweig


Mes poètes favoris:

Dante

Mes compositeurs préférés:

Gainsbourg

Mes peintres préférés:

Matisse, les fauvistes



Ce que je déteste le plus:

L'ennui, le vide


Le personnage historique que je déteste le plus:

Pol Poth car on l'oublie trop souvent...

Le fait militaire que j'estime le plus:

Plutôt un fait politique: la marche du sel de Ghandi

Le don de la nature que j'aimerai avoir:

Savoir chanter juste


La réforme que j'estime le plus:

Le droit de vote des femmes


Comment j'aimerai mourir:

Sans avoir peur


L'état présent de mon esprit:

Confus dans ses sentiments et ses envies


La faute qui m'inspire le plus d'indulgence:

La faute de goût car elle est très relative




jeudi 3 juin 2010

Avant son départ, il m'avait offert une plante avec des petites fleurs rose. Il a toujours préféré offrir des plantes plutôt que des fleurs car elles durent plus longtemps. Je l'avais mise au bord de la fenêtre, derrière la vitre, pour qu'elle est plein de soleil...Elle a cramée... Je me suis sentie coupable et un peu bête, comme Sophie dans les malheurs de Sophie, lorsqu'elle pose sa poupée de cire sous le soleil pour la faire bronzer, que le contour des yeux fond et qu'ils tombent à l'intérieur. J'ai tout de suite pensé à cette anecdote lorsque je me suis retrouvée avec la plante brulée dans les bras, les feuilles pendantes et les fleurs désséchées.



"On n'oublie rien de ce que l'on veut oublier: c'est le reste que l'on oublie" Boris Vian
Je reviens du MLM, j'ai plus d'émotion à regarder des manuscrits qu'à regarder des tableaux. Je suis restée des heures à observer les ébauches de la Recherche du Temps Perdu, Victor Hugo avait une écriture lâche et large, les surréalistes ont des manuscrits étonnament soignés et lisibles. Il y avait de nombreuses corresponsdances émouvantes, historiques, enfantines, c'est troublant de se dire que des notes que l'on jette sur un morceau de papier que l'on pense fragile, éphémère, près à s'envoler, se déchirer, s'âbimer à chaque instant puissent subsister des siècles durant, être dénichées du fond de vieux greniers et préservées.