jeudi 3 juin 2010

Avant son départ, il m'avait offert une plante avec des petites fleurs rose. Il a toujours préféré offrir des plantes plutôt que des fleurs car elles durent plus longtemps. Je l'avais mise au bord de la fenêtre, derrière la vitre, pour qu'elle est plein de soleil...Elle a cramée... Je me suis sentie coupable et un peu bête, comme Sophie dans les malheurs de Sophie, lorsqu'elle pose sa poupée de cire sous le soleil pour la faire bronzer, que le contour des yeux fond et qu'ils tombent à l'intérieur. J'ai tout de suite pensé à cette anecdote lorsque je me suis retrouvée avec la plante brulée dans les bras, les feuilles pendantes et les fleurs désséchées.



"On n'oublie rien de ce que l'on veut oublier: c'est le reste que l'on oublie" Boris Vian
Je reviens du MLM, j'ai plus d'émotion à regarder des manuscrits qu'à regarder des tableaux. Je suis restée des heures à observer les ébauches de la Recherche du Temps Perdu, Victor Hugo avait une écriture lâche et large, les surréalistes ont des manuscrits étonnament soignés et lisibles. Il y avait de nombreuses corresponsdances émouvantes, historiques, enfantines, c'est troublant de se dire que des notes que l'on jette sur un morceau de papier que l'on pense fragile, éphémère, près à s'envoler, se déchirer, s'âbimer à chaque instant puissent subsister des siècles durant, être dénichées du fond de vieux greniers et préservées.

Aucun commentaire: