lundi 9 août 2010

bourgogne

Au marché, perdu dans les vignobles bourguignon, les melons étaient très lourds et parfumés. Nous en achetâmes deux et c'est avec gourmandise que j'enfonçais ma petite cuillère dans la chair tendre et épaisse, il y en avait au moins cinq centimetres à dévorer.
On était 5 pour partager aussi des escargots, du Chaource et du Chably. Et le petit homme qui tête encore sa maman.
Je voulais partir dans les vallées vertes et or, les blés étaient coupés, on voyait les ruisseaux courir du sommet des collines.
Pour couper à travers champs j'enfilai une paire de chaussure de randonnée trop grande, mes jambes découvertes par une robe courte ressemblaient à des allumettes, j'avais une drôle d'allure.
Les garçons ont raté la mousse au chocolat, il y a deux semaines c'était M. Rien de plus frustrant qu'un dessert au chocolat gaché.
Il y avait des guêpes partout, on a fait des pièges au sirop de pêche mais ils n'eurent pas d'effet, on dut se résoudre à déjeuner à l'intérieur. De retour à Paris, c'est les moustiques qui prirent place, j'ai des piqures sur tout le bras droit qui dort à l'extérieur de la couette. P et M étaient déjà partis quand je suis rentrée, la maison fait des drôles de bruits, il paraîtrait que c'est la chaudière, je ne l'avais jamais entendue.
B est en Angleterre, j'ai la maison pour moi seule. C'est super, je peux investir le salon et toute les pièces selon mes inspirations de lecture et d'écriture, je ne suis même pas obligé de manger à table.
C'est très long de fermer les volets de toutes les portes fenêtres mais j'adore les ouvrir le matin et sentir les arbres.

vendredi 23 juillet 2010

Brussel

Ce stage me coupe l'inspiration. Faire des bases de données dans des tableaux Excell, faire des fiches d'entreprises, rentrer des contacts Outlooks....Le plus distrayant reste la rédaction des "argumentaires aux entreprises". Pour pallier tant de monotonie, je m'accorde une escapade par week-end. Après Saint-Malo de fut Bruxelles.

Nous étions invités par M qui fétait son anniversaire et son retour du Mexique. Elle était partie vivre dans une communauté indigène dont j'ai déjà oublié le nom. La solitude fut pesante les semaines où ils ne lui adressaient plus la parole, sans raison apparente. Quand les adultes allaient aux champs, une petite fille qui ne parlait pas l'espagnol lui tenait compagnie. Elles allaient se baigner dans la rivière et pilaient du mais.

Elle s'est fit tatoué tout le mollet droit, des spirales couvrent le dessus de son pieds et des lignes courbes entremêlées de fleurs remontent jusqu'à son genou. Je n'en n'aurais jamais osé de si gros. Elle repartira en novembre pour suivre des cours de massage et retrouver son amoureux.

Pour gagner l'argent du billet d'avion, elle travaille à Nature et Découverte, mais l'odeur des huiles essentielles ne parvient pas à lui oter la nostalgie des senteurs des montagnes mexicaines.



On se retrouva dans un restaurant indien végétarien où nous fîmmes honneur au buffet à volonté: toffu à la tomate confite, tarte salée au maïs, lasagne aux légumes, aubergine, cake mousseux non identifié, soupe aux épices. Plein de rouge et de jaune.

Le gâteau d'anniversaire fut le meilleur: une génoise au noisette, recouverte d'une crème fouetté au lait de soja surmontée de framboises bien mûres.

La suite du voyage fut plus belge, après une tournée des sites touristiques on fit la tournée des bars à bières, présence de 5 garçons pour 2 filles oblige. J'ai surtout aimé les bières aux fruits; mirabelle et cassis sont mes préférées, je connaissais déjà la cerise. La Gueuze aussi a séduit mon palais par son arrière goût amer.

On passa à la friterie, un demi cornet m'a suffit, on dégusta notre butin doré sur la grande place ou les boisures des bâtiments donnent l'impression d'un retour dans le passé. Des jeunes filles qui enterraient leur vie de célibataire nous offrirent des bonbons.

La soirée se poursuit dans un bar, le plus cool que je n'ai jamais vu, plus cool même que le bar plage à Séoul ou même que le bar Igloo de la même ville. Les gérants ont amméngé une maison entière, chaque pièce a été transformée en salon avec de grands canapés et une ambiance différente, c'est très intimiste. L'atmosphère est un peu vieillote, les tableaux sont anciens, des bibliothèques parcourent les murs, on peut lire les romans. Certains murs sont recouverts de signatures et de croquis, nous laissâmes notre trace sous la forme d'un autoportrait de groupe.

La spécialité de l'établissement sont les vins aromatisés: noisette, cerises, framboise-cassis, fraise des bois ou violette. Durant ce week-end, j'ai plus bu que mangé.

Nous dansâmes la salsa dans une station de métro désaffectée.

Le lendemain matin, nous fîmes le marché, nous achetâmes des gauffres "bruxelloises" pour le petit déjeuner, plus croustillantes et légères que les gauffres "liégeoises". Nous nous arrétâmes dans une librairie pour faire une razzia de BD. Sur les murs de la ville on voit dessinés des scènes de Tintin. Nous croîsâmes un marchand ambulant de soupe au bulot, M en acheta un bol, c'était étrange après les gauffres.

On déjeuna chez son père, c'était un brunch avec toute la famille rouleuse de R. Du pain belge, du fromage frais à tartiner, des croissants qui ressemblent à des petits pains et de la tarte aux pommes.

Le car arriva dans le car avec 3/4 d'heure de retard, nous arrivâmes à Paris la nuit depuis longtemps tombée et le lendemain le stage recommençait...

lundi 5 juillet 2010

Saint Malo


On arriva à Saint Malo par le train de 11h15, les nuages noirs de Paris se dissipèrent au long du trajet et le soleil brillait sans nuages. J'avais mon gros sac en velour cottelé gris sur l'épaule, on avait pris le minimum pour ne pas être trop encombré. La balade sur les remparts nous dégourdis les jambes et le vent frais emmêla vite mes cheveux. Je voulais absolument manger des crêpes et une charmante jeune fille m'ayant bien conseillée je filai sans hésitation jusqu'au petit restaurant chez Margaux, F avait du mal à me suivre, en courant si vite je l'empêchais de rouler sa cigarette, mais je ne supportais pas qu'il pollue mon "bon air de la mer".

Heureusement des tables étaient encore libre, je me décidai pour la une galette Jojo aux tomates, oignons et champignon, je la choisis en partie car c'est le surnom de B et je trouvais ça très drôle. F choisis la Caroline je crois, avec du lard et des pommes de terre. En dessert, on partagea une méga-crêpe Brice au caramel au beurre salé et chocolat avec une boule de glace avec des morceaux d'arachide et de raisin sec à l'intérieur, tout ça allait très bien ensemble.

On but du cidre brut, c'est celui qu'on préfère tout les deux, c'est très rare qu'on aime les même choses.

Pour digérer on est est allé jusqu'au fort et on s'est caché dans les rochers à ses pieds. On est monté sur le grand Bé, on a fait le tour des remparts encore et visité la ville. A l'intérieur de la cathédrale, la lumière était bleue et rose, c'était très doux.

A 17h j'ai couru dans l'eau froide en criant, on avait qu'une serviette pour se sécher et s'enrouler dedans car le vent était un peu frais tout de même, c'était un peu laborieux.

On dîna au Petit Bouchot, il y avait des pastels dans des pots à crayons sur la table, j'ai tout gribouillé les serviettes en papier. Les saint-jacques étaient bien assaisonés, la viande de F bien fondante et grillée. Pour le dessert, on ne trouva apparemment pas le bon glacier...

La chambre de l'hôtel quelque part entre St Malo et St Servant était minuscule mais propre.

La journée de dimanche fut encore plus belle, on longea la côte jusqu'à St Servan, on visita un blokhaus de la seconde guerre mondiale et on pique niqua sur la plage.

Un verre en terrasse, des boutiques de gâteaux, d'après F le Quign Aman de la boutique jaune et rouge est de loin le meilleur, et c'était déjà fini.

En souvenir, j'ai la marque de mon short en jean imprimé sur les cuisses en rouge et blanc et les cheveux encore plus blonds et je rêve de la mer qui ces jours là portait bien son nom: émeraude.

dimanche 20 juin 2010


Elle avait traversée tout Paris, les trottoirs cabossés et le métro bondé du samedi soir 20h, avec serré dans ses bras un grand saladier d'un plat de son île, le saumon cru au lait de coco et crudités. Le saladier ne fermait pas, le voyage avait été périlleux et salissant. Il faisait trop froid pour un pique-nique mais rien n'aurait pu la faire changer d'avis, elle voulait un pique-nique sur les bords de Seine pour son anniversaire. Alors, on était tous là malgré le froid et les nuages menaçants, car tout le monde l'aime. Elle parle beaucoup trop et ponctue chaque phrase d'un petit rire de fée, elle est haute comme trois pommes et a de long cheveux noirs et lisses, son visage est rond et ses yeux légèrement bridées, elle déborde de générosité.

Il faisait tout de même très froid après que le soleil se soit caché, les garçons empilaient leurs vestes sur mes épaules en se sacrifiant pour mon allure frêle de poupée de porcelaine. J'avais un peu honte de tant de faiblesse. L'alccool réchauffait les corps mais à 3h craignant de vraiment tomber malades, nous la convinquîmes de quiter les pavés de la Seine pour un endroit plus chaud. Il est très difficile de se déplacer avec un groupe d'une dizaine de personnes éméchés, les trajectoires sont courbes.

On a mit beaucoup de temps à trouver un taxi, à moins que le froid est rendu l'exercice particulièrement difficile. On a mangé des pâtes à la carbonara à 5h du matin et elles sont meilleures qu'à n'importe qu'elle autre heure. Je regrettais de ne pas pouvoir prendre une douche brûlante.

Ce matin je ne peux plus respirer et j'ai les yeux empâtés, je ne me demande pas pourquoi. C'était une bonne soirée qui n'avait pas de sens.

dimanche 6 juin 2010

questionnaire de proust

Ma vertu préférée:
La générosité qui rend les peines et les difficultés plus facile, qui fait découvrir et savourer.



Le principal trait de mon caractère:

La rêverie qui me'entraîne dans des projets ambitieux aux multiples rebondissements. La rêverie qui me permet de me réfugier dans des mondes parallèles quand je suis mélancolique.



La qualité que je préfère chez les hommes:

La passion amoureuse, créatrices ou des convictions pour qu'on vibre ensemble


La qualité que je préfère chez les femmes:

La sincérité pour pouvoir construire de belles amitiés


Ma principale qualité:

La compréhension


Mon principal défaut:

La détermination, parfois il faut savoir lacher prise


Ce que j'apprécie le plus chez mes amis:

Les sourires complices, les étreintes chaleureuses, les paroles réconfortantes, les fou-rires incontrôlables, les souvenirs partagés et remémorés



Mon occupation préférée:

Lire et écrire dans l'herbe au soleil, assise sur des pierres chaudes, dans des cafés quand il pleut.


Mon rêve de bonheur:

Aimer et être aimé

Réussir et partager


Quel serait mon plus grand malheur:

Perdre mes proches, être seule.


A part moi qui voudrais-je être:

F pour voir ses pensées secrètes.


Le pays où j'aimerai vivre:

Le plus possible pour un ou deux ans, je choisirai ensuite


La couleur que je préfère:

Le vert émeraude


La fleur que je préfère:

La rose tatouée sur ma hanche


L'oiseau que je préfère:

Les canards qui me rappellent les promenades autour du lac de mon enfance ainsi que le conte du Vilain Petit Canard que je relisais souvent. Aussi car c'est le surnom de R et que les autres oiseaux en général m'effraient ou m'agacent.


Mes auteurs favoris en prose:

Gide, Vian, Gary, Stendhal, Zweig


Mes poètes favoris:

Dante

Mes compositeurs préférés:

Gainsbourg

Mes peintres préférés:

Matisse, les fauvistes



Ce que je déteste le plus:

L'ennui, le vide


Le personnage historique que je déteste le plus:

Pol Poth car on l'oublie trop souvent...

Le fait militaire que j'estime le plus:

Plutôt un fait politique: la marche du sel de Ghandi

Le don de la nature que j'aimerai avoir:

Savoir chanter juste


La réforme que j'estime le plus:

Le droit de vote des femmes


Comment j'aimerai mourir:

Sans avoir peur


L'état présent de mon esprit:

Confus dans ses sentiments et ses envies


La faute qui m'inspire le plus d'indulgence:

La faute de goût car elle est très relative




jeudi 3 juin 2010

Avant son départ, il m'avait offert une plante avec des petites fleurs rose. Il a toujours préféré offrir des plantes plutôt que des fleurs car elles durent plus longtemps. Je l'avais mise au bord de la fenêtre, derrière la vitre, pour qu'elle est plein de soleil...Elle a cramée... Je me suis sentie coupable et un peu bête, comme Sophie dans les malheurs de Sophie, lorsqu'elle pose sa poupée de cire sous le soleil pour la faire bronzer, que le contour des yeux fond et qu'ils tombent à l'intérieur. J'ai tout de suite pensé à cette anecdote lorsque je me suis retrouvée avec la plante brulée dans les bras, les feuilles pendantes et les fleurs désséchées.



"On n'oublie rien de ce que l'on veut oublier: c'est le reste que l'on oublie" Boris Vian
Je reviens du MLM, j'ai plus d'émotion à regarder des manuscrits qu'à regarder des tableaux. Je suis restée des heures à observer les ébauches de la Recherche du Temps Perdu, Victor Hugo avait une écriture lâche et large, les surréalistes ont des manuscrits étonnament soignés et lisibles. Il y avait de nombreuses corresponsdances émouvantes, historiques, enfantines, c'est troublant de se dire que des notes que l'on jette sur un morceau de papier que l'on pense fragile, éphémère, près à s'envoler, se déchirer, s'âbimer à chaque instant puissent subsister des siècles durant, être dénichées du fond de vieux greniers et préservées.

jeudi 27 mai 2010


Hier soir, avec C et Z on a été voir l'histoire d'une fille qui mordait à pleines dents dans l'écorce des citrons et d'un garçon qui ne savait pas faire cuire des pâtes. Elle buvait de la bière et lui du vin, elle fumait lui pas. Elle a pris des médicaments, il s'est jeté par la fenêtre mais ils se sont sauvés, puis détruit, puis sauvés...peut-être.
C'était une épreuve d'aller voir un film d'amour alors que le mien est en attente du retour de sa moitié. J'ai pensé à F qui est si loin, mon coeur s'est pincé et mon ventre a frissoné de désir et d'angoisse. Je n'ai pas lavé les draps depuis qu'il est parti, j'enfouis la tête dans les draps et les oreillers et mon odeur de la nuit qui me rappelle la sienne me rassure.
J'ai révé qu'il venait me retrouver avec une cagette remplie de pommes. En me réveillant, j'ai fantasmé qu'il m'en offrait une d'amour, puis un bouquet de pomme d'amour. Dommage que la peur du ridicule tue la folie douce du romantisme, ce rêve éveillé ne se réalisera pas.
Des coeurs emballés trop vite se sont relâchés, se sont recroquevillés et Shanghai s'est transformée en Londres. Une nouvelle destination pour compenser la déception.
Sur le chemin du cinéma à la maison, je me suis souvenu que M fêtera ses cinquante ans dimanche. J'ai presque pensé à voix haute et j'ai réalisé que "cinquante" est un mot qui sonne affreusement mal, ça cingle, ça casse et quand on rajoute le "an" c'est encore pire: "cinquante ans, cinquantan". Je comprends qu'elle veuille qu'on se taise, ça lui fait comme une gifle. Alors on préfère célébrer la fête des mères. Ca sonne dans ma tête maintenant.
Je lui préparerai un cake au matcha que j'ai essayé récemment:

cake au matcha

ingrédients
120g de farine
100g de sucre de canne
100g de beurre mou
2 oeufs
1/2 sachet de levure
50g de poudre de noisette
1 cs de poudre de matcha
¨
Préchauffer le four à 210C°
Mélanger la farine, la levure et la poudre de matcha et de noisette.
Séparer le blanc des jaunes
Fouetter le sucre avec les jaunes puis rajouter le beurre ramolli.
Incorporer peu à peu les poudres.
Battre les blancs en neige et incorporer au mélange.
Beurrer un moule à cake et enfourner 30 minutes à 180 C°.

samedi 22 mai 2010

J'ai le ventre plein d'acidité et je n'arrive pas à me concentrer sur l'évaluation de l'efficacité des programmes de developpement de l'éducation primaire en Ouganda. Ca me contrarie. Une sensation de malaise que la chaleur décuple, il fait trop chaud dans cette chambre, c'est comme si j'avais saturé l'air à force de me concentrer. Je suis sûre que mon cerveau dégage de la chaleur lorsqu'il refléchi trop, j'en ressors toujours les joues rouges et les cheveux ébouriffés de mes périodes de révision.

J'ai l'impression d'avoir du jus de citron dans l'estomac, ça me rappelle les cours de 14h au lycée, quand on s'affalait lâchement sur nos chaises après avoir englouti des sandwichs poulet-frites-mayo assise sur les bancs de la place de la Mairie. C'était la grande liberté d'être en terminale et d'avoir le droit de sortir manger dehors pour échapper pendant une heure à l'étau du lycée-privé-catholique-de-bourgeois-de-banlieue. Il était interdit de s'habiller tout en noir, tout en couleur vive, de porter des débardeurs, d'être un garçon aux cheveux longs, d'être un garçon aux cheveux rasés.

Le professeur de mathématique tapait sur la tête des garçons avec sa règle en bois, pas sur celle des filles mais il les faisait asseoir au premier rang, surtout celles avec des gros seins, il préférait.

Le professeur de physique était persuadé d'avoir vu Dieu en faisant du deltaplane et celle d'anglais s'habillait exclusivement en rose ou en léopard. La belle équipe.

Je me cachais sous les escaliers pour lire pendant les cours de sport, ça vallait mieux que de participer aux sports en équipe et de susciter la haine de la moitié de mes camarades en ruinant leurs espoirs de victoire par ma capacité nulle à attraper un ballon de quelque forme que ce soit, qui plus est en courant silmultanément.

mercredi 19 mai 2010

coup de tête


Je pensais allongée sur mon lit que la semaine avait vraiment été difficile: des déceptions, des doutes, des examens, des amis qui partent, le froid et la grisaille. Il n'était pas joli le moi de mai. Que faut-il faire dans ces cas là? Changer d'air, prendre un nouveau cap, faire une folie.... Quelque chose d'excitant, il me fallait un grand imprévu spontané.

C'est pourquoi quand U - mon ami chinois rencontré à Seoul- me proposa, sans doute sans penser que j'accepterai, de venir à Shanghai pour visiter l'exposition universelle, j'acceptai immédiatement. Il fut un peu surpris quand je lui annonçait que j'arriverai dans... 15 jours. Il prendra quelques jours de vacances pour l'occasion. Il veut m'emmener partout, peut-être partir un peu dans la campagne chinoise, hotel, réservations, il se charge de tout. Est ce bien raisonnable? Je n'ai pas trop envie de reflechir aux raisons d'un tel empressement à mon égard, je veux me laisser porter vers un ailleurs, naïve.

Dans deux semaine je retourne en Asie...et je me rends compte que ça me manquait, en fait...

Shanghai, l'atmosphère doit y être surchargée, ça fait un peu peur. Je rêve de l'exposition universelle, mes cours d'économie gisent éparpillés sur mon bureau, j'aurai peut-être du attendre la fin des examens pour me perturber ainsi l'esprit.

J'annonce à Z que je pars à Shanghai dans quelques jours:

"ah bon comme ça"

"oui, j'avais envie de me changer les idées, besoin de me couper un peu de Paris"

"Et tu es obligé de partir à l'autre bout du monde pour ça, tu ne peux pas partir en Bretagne pour prendre l'air comme tout le monde?"

"Il fallait quelque chose qui fasse trépigner mon coeur"

samedi 8 mai 2010

il est né



Je rentrais dans la pièce, un caraco fluide en soie vieux rose qui drappe buste à la manière d'une toge greque. Ma jupe blanche s'ouvrait en corolle sur mes jambes que les bas blanc nacré faisaient briller à la lumière. Je me penchais sur le landeau du bébé endormis. On aurait dit un ange. Les nouveaux parents étaient beaux, les yeux illuminés malgrés le manque de sommeil. Ils rayonnaient sous leur traits tirés, paisibles et heureux.


Ils rirent tous en disant qu'il fallait que je sois sa bonne-fée, que je le bénisse d'une jolie prophétie ce bébé. Je lui prédis un esprit créatif, la soif d'apprendre et l'indépendance.


J'étais plus attendirie par les parents que par l'enfant. Un jour peut-être moi aussi...nous aussi...
Il serait blond comme les blés ou tirant sur le vénitien, ces yeux serait bleux clairs, une gueule d'ange lui aussi.


Il faudrait pour cela finir le mémoire, puis la thèse...un long périple. Dans quoi me suis-je encore engagée-la tête dans les bras, pile de livres à gauche, pile de feuilles à droite surmontée d'une vieille tasse de thé.


Et ce traitement qui me tue, je suis éreintée, mes yeux se ferment. Les examens approchent, ce n'est pas le temps du repos. Au moins, l'appétit revient et faire la cuisine est une bonne excuse pour se soustraire aux révisions.


On a fait les magasins, je remplis un 34, la ceinture serre même un peu.


Muffins salés aux poivrons, lardons et paprika
Ingrédients (pour 12 muffins):
220g de farine
2 oeufs
1 cc de sel
1 sachet de levure
80g de beurre fondu
50g de crème fraiche
220ml de lait
1 grosse poignée de lardons
2 poivrons (jaune et rouge) coupés en lamelles
2-3 cs de paprika doux selon goût

Prechauffer le four à 200 °c
Battre les oeufs avec le sel
Ajouter la farine peu à peu en mélangeant et verser la levure
Ajouter le beurre fondu, le lait et la crème. Mélanger jusqu'à ce que la pâte soit homogène.
Faire sauter les lardons dans une poêle et laisser refroidir
Couper les poivrons en lamelle, les incorporer à la pâte.
Ajouter les lardons refroidis
Verser le paprika
Faire chauffer 15/20 minutes selon la taille des muffins

Feuilles de "bric" fourrées au chèvre et à la menthe

Ingrédrients pour une vingtaine de feuilletés
10 feuilles de bric
200g de fromage de chèvre frais
50g de Boursin ou similaire
1 tasse de feuilles de menthe émincées
poivre

Préchauffer le four à 220C°
Emietter le chèvre et mélanger au boursin pour obtenir une pâte molle
Dans une tasse émincer les feuilles de menthe et les ajouter au fromage.
Mélanger et ajouter 5 tour de moulin à poivre
Couper les feuilles de bric en deux. Replier le bord arrondi vers l'intérieur de la demi feuille.
Placer une cuillérée de garniture sur le rebord gauche replié. Plier en forme de triangle.
Badigeonner les feuilletés de beurre fondu
Les placer sur la plaque du four recouverte de papier cuisson
Faire cuire pendant 15 minutes à 220°C
Manger tiède.


mardi 4 mai 2010

Je me sentais toute petite entourée de tous ces garçons aux perfectos noirs et aux bottes montantes. Ils avaient tous les cheveux longs et bouclés qui leur tombaient dans les yeux au rythme des mouvements de leurs mains sur leurs instruments de musique. Entre les morceaux et même parfois entre deux couplets, ils buvaient sans modération bière ou vodka pour les plus téméraires. Le chanteur, agrippé à son micro, tanguait dangereusement mais restait debout balançant une bouteille d'alcool de la main gauche qu'il portait à ses lèvres dès que le souffle lui revenait.
Les filles étaient assise en cercle à même le sol du garage. Elles portaient des robes noires serrées à la taille par de grosses ceintures à la boucle métalisée. Elles s'étaient dessinée des étoiles noires sur le visage et écoutait lassivement le groupe s'emballer sur des rythmes de rock sauvage.
Au milieu de toute cette noirceur, je portais une robe rouge et une étolle en laine retenue sur ma poitrine par un gros noeud. J'étais leur petit coeur qui battait la mesure.
Entre deux sets, les garçons rejoignaient les filles pour des étreintes trop brusques et passionnée, les demoiselles se retrouvaient renversées sur le sol froid par l'allégresse trop vive de leurs hommes encore emportés par l'exaltation ivre de leur musique. Elles disparurent toutes sous les tignasses de leurs amoureux.
Il arriva plus posément peu adepte de ces démonstrations publiques de techniques du plaquage amoureux et du baiser le-plus-long-sans-respirer, et m'emmena faire un tour sous la nuit tombé. Il était bon de quitter l'atmosphère saturée de fumées diverses, de vapeurs d'alcool et de sueurs de mâles en transes.
Après un deuxième boeuf, la faim se fit ressentir. Petites femmes attentionnées, nous avions préparées des gougères, une salade de pâtes, des gateaux au chocolat et une charlotte aux fruits rouges.
Car c'est un fait maintes fois avérés, les rockeurs adorent le gateau au chocolat.

vendredi 16 avril 2010

Si la privation est tolérable c'est dans l'attente de la jouissance décuplée qu'elle procurera de l'objet désiré. Cette attente m'a longtemps servie d'excuse, "je me prive pour mieux en profiter plus tard, jusqu'à en avoir vraiment envie", un plus tard qui n'arrivait souvent jamais. A force d'attendre, l'envie finit par passer, à force de faire passer les envies ou oublie ce qu'est d'avoir envie. Il faut réapprendre à sentir ce petit creux au fond de l'estomac ou cette papille qui chatouille au fond à droite de la bouche.
Puis un matin on se réveille et on a envie d'une grande tartine de pain frais avec une épaisse couche de miel, on a un peu peur, la gorge est nouée et forme un barrage, le pain râpe la gorge, on ne souvenait plus que le miel était aussi sucré. On avale une gorgé de thé pour faire passer et on respire. Ce fut une laborieuse épopée: moi contre la tartine.
C'était un temps bien lointain, maintenant je mange "deux tartines comme une grande" parfois même avec du chocolat, les pommes laissent un peu plus place aux crèmes, gateaux et glaces.
Les dîners en amoureux sont encore un peu angoissant, surtout quand l'impression de "perdre le contrôle" me noue le ventre. Il aurait pu éviter un commentaire déplacé sur des formes qui réapparaissent et ne sont pas encore vraiment acceptées, les regards dans le miroir sont encore succints.
Comme c'est toujours moi qui m'occupe du dessert:

Muffins aux zestes d'oranges



Pour 12 petits muffins
190g de farine
150g de sucre
1/2 cc de levure
1 cc d'extrait de vanille
170g de beurre doux ramolli
3 oeufs blancs et jaunes séparés
Le zeste de deux oranges


Préchauffez le four à 210°C
Mélangez la farine avec la levure.
Battez énergiquement le beurre avec le sucre et l'extrait de vanille pendant quelques minutes jusqu'à obtenir une crème onctueuse et légère.
Montez les blancs en neige
Mélangez la crème beurre-sucre avec les jaunes d'oeufs, la farine, le zeste et incorporez les blancs en neige en dernier.
Ne pas travaillez la pâte plus que nécessaire.
Cuire 20 minutes

vendredi 9 avril 2010

entre amis

Hier, une fête peu ordinaire:
un ami était arrivé à pied par la Chine et avait terminé en parachute. M lui a donc offert pour le réconforter une escalope avec une belle salade ainsi que des pâtes qui sentaient le coca. Il nous a dit à tous "Salut les copains!", nous avons dîner autour d'un verre de vin, il préférait le goût du blanc. Il déclara qu'au ministère toute les baisses étaient faisable si les populations du cap mettaient les échecs en valeur. Après avoir mangé une belle pâte à choux nous avons glissé dans la piscine. L fumait comme un pompier une barrette de shit lorsqu'il vit un furet qui courrait dans le jardin. M poussait L pour qu'il la trompe avec la jeune fille qui papotait du tennis. Il fut finalement le vaincu de son coeur.

jeudi 1 avril 2010

Elle se sentait fébrile ce matin là, à l'approche d'un examen particulièrement angoissant. Il la croisa alors dans un couloir, serrant anxieusement un paquet de pages de notes contre sa poitrine, il l'emmena alors prendre l'air. Au détour d'une rue, il s'arrêta dans une boulangerie et lui offrit un pain au chocolat encore tiède, le chocolat fondait encore au coeur de la pâte feuilletée. Comment avait-il pu deviner, lui qui la connaissait à peine, que ce petit pain tiède serait pour elle la plus grande source de réconfort qu'on pourrait lui apporter en ce moment là. C'est la tendresse enfantine contenue dans ce simple présent qui la toucha profondément. C'était tellement plus attentionée que les traditionnels "j'te paye un café" ou tu "veux une cigarette". Il lui avait offert sans lui demander sachant peut-être qu'elle allait refuser même si elle en avait envie. Il avait su voir malgré ses jambes maigres dans ses jeans trop larges, ses chemises blanches et ses vestes de costumes noires qui lui donne l'air androgyne que c'était une fille à pain au chocolat.

dimanche 7 mars 2010

C'est l'époque des crépuscules bleux qui offrent une lumière tendre aux promenades amoureuses. On se sent enveloppé par le ciel ou peut-être est ce le sentiment de plénitude qui nous réchauffe. Malgré l'échec qui me fait plier de l'intérieur depuis plusieurs jours, il réussit à m'enlever à moi même. Mon coeur recroquevillé éclosait de nouveau à la mesure du son de sa voix. Mon regard était juste brumeux, perdu dans le vague d'une ligne d'horizon imaginaire.
J'aurai voulu rester dehors mais le bleu sombre et froid de la nuit tombait comme un voile noir devant nos yeux et la fête battait son plein à l'intérieur. Des mojitos, des choppes de bières et des assiettes de frites croustillantes. Jolie joyeuse, je me suis laissée prendre au jeu, j'ai finalement ris de bon coeur. Il m'a enlacé, j'ai oublié ma lassitude; tout ne paraissait plus aussi grave et insurmontable. Cette nuit, la réalité fut magnifié par l'amitié jusqu'au pas de la chambre, ensuite l'amour l'effaça d'un long souffle chaud et vibrant.
Je vis chaque moment avec tant d'intensité que c'est intenable. Les joies me transportent dans des allégresses aliénées, les tristesses me feraient tomber à genoux de douleur, les peines et les deceptions m'assoment dans des torpeurs noires. Tout cela ne dure jamais bien longtemps, heureusement, tout s'efface très vite, je n'ai pas la mémoire de mes sentiments.

mercredi 3 mars 2010


On s'est souvenu que lorsque l'on était petites on mangeait des pains aux raisins aussi gros que notre tête. On pouvait se cacher derrière et il fallait les tenir à pleines mains, mais on n'avait pas peur. Elle n'aimait pas les raisins secs mais elle adorait les pains aux raisins.


Parfois, on achetait des chouquettes et on se battait pour manger les critaux de sucre tombés au fond du sachet en papier. Elles étaient douces les sorties d'école avec les gros cartables colorés sur le dos et les bottes rouges fourrées.


Je ne sais plus pourquoi on pensait à cela en regardant par la fenêtre la lumière de la maison d'en face se refleter sur les feuilles humides des boulots du jardins. J'avais oublié que j'aimais les pains aux raisins.


Je lui racontais que j'avais peut parce que je ne savais plus écrire, la plume était bloquée dans les airs et la feuille restait blanche depuis des semaines, c'était à en pleurer. Les résultats du semestre furent décevants, incohérents, incompréhensibles. Les réussites attendues se transformèrent en échec et les échecs redoutés se révèlèrent satisfaisants. Alors tout fut remis en cause, je n'avais plus de talent, plus d'intelligence et plus de savoirs. Pour mettre fin à l'autoflagellation, je lui ai dit "viens, on va se promener dans les bois, faire le tour du lac". Quand on avait 10 ans, le lac nous paraissait immense, nos petites jambes fatiguaient à force de pédaler ou de courir autour, on donnait à manger au canards. Maintenant, il faut marcher lentement pour faire durer un peu la balade, en s'asseyant sur un banc à mi-chemin pour regarder fondre les dernières plaques de gel à la surface de l'eau. Les branches des arbres encore nus se tordaient dans le ciel, impact de la torture des éléments, je ne les avais jamais remarqué aussi nouées. "Je me sens comme ces arbres à l'intérieur".


Ca allait en fait quand même un peu mieux, on est rentrée boire un thé aux fruits rouges.

jeudi 11 février 2010

Comme une poupée j'avais les joues roses et les yeux qui brillent, une robe jaune vanille évasée et un neud de satin bleu dans les cheveux.
Comme une poupée qui perdait l'équilibre, je ne marchais plus très droit, j'ai vacillé. La poupée de porcelaine s'est transformée en poupée de chiffon dans ses bras. Mes jambes étaient molles, il me portait presque, il m'a allongée sur un matelas posé sur le sol. Comme une poupée abandonnée je n'avais plus qu'une ballerine au pied. Le noeud de la robe me serrait, j'étouffais.
J'étais étendue raide, les cheveux éparpillés, il me fit boire de l'eau en me tenant le verre comme s'il jouait à la dinette.
Le sol tournait sous mon corps, , je m'accrochais à son bras pour garder contact avec la réalité. Parfois, je parcourais le monde d'Alice et de ses merveilles, l'instant d'après j'étais sur un bateau en plein nauffrage. Sa voix me disait au loin "tout va bien, tout va bien". Mon corps était tout engourdi j'étais une poupée de son.
Une poupée de cire qui fond sur elle même lorsqu'elle apprend que son papa d'amour partira pour LA précisément le jour de son anniversaire. Elle se sent dégouliner et s'applatir comme je jour où il avait manquer son spectacle de théâtre. Elle se déforme comme un fil de fer pour qu'on la remarque mais ils partent toujours.

dimanche 31 janvier 2010

Art

Quand on rentre dans cette école la fanfare nous accueille, les cors et les trombones sont couverts de fourrure et les musiciens portent des lunettes roses ou des bois de cerfs. Des colonnes en bois de cagettes forment un parcours dans le préau. Sur les murs du sous sol sont accrochés des masques éthniques, au plafond sont suspendu des lampes en polystirène et des animaux marins flottent dans les air. Une fille avec un noeud rouge dans les cheveux et un perfecto en cuir violet colle des morceaux de vaisselles cassée sur un mur pour en faire une mosaïque représentant une pin-up en bikini. Un garçon avec des grandes lunettes noires parle une langue étrange seul devant une caméra. Une autre pièce est entièrement recouverte de tee shirts à vendre.
Chaque section a installé un bar, on s'arrête boire un verre dans le bateau pirate construit par les "matériaux de synthèse", F m'offre une brochette de bonbons multicolore et un verre de cidre. Les étudiants fument dans les ateliers en discutant avec les professeurs pour la plupart éméchés.
U n'en finit plus d'écarquiller les yeux, on est face à l'expression de la Liberté et de la Création. Elle court les musées de Paris, de celui du Moyen-âge à celui de la Poupée, je voulais lui montrer l'art de demain.
U est très curieuse de la France, elle se lève tous les week end à 7h et part à 8 pour parcourir Paris dans toutes ses dimensions. B pense qu'elle a une double vie. Elle fait des tours en bus pour découvrir la banlieue, elle ne veut pas prendre les ascenceurs pour escalader la Tour Eiffel et adore le tramway.
Elle parle à mes parents plus que je ne le fais, son séjour lui amène beaucoup de questions. Qu'est ce que la beauté - après un reportage sur Gainsbourg-. Faut-il porter des talons pour être féminine? -non-. Comment être épanouie, s'amuser et prendre soin de soi sans être superficielle? La rigueur d'une vie bien ordonné et saine rend-elle heureux? Peut-on être heureux en vivant à l'étranger loin de ses racines?
Tous ces questionnements autour d'une flammekueche

Flammeküeche
Pour 4 à 5 personnes
500g de pâte à pain
40cl de crème épaisse
Une cs d'huile
50g d'oignons hachés
80g de lard de poitrine fumé
50g de beurre
Sel, noix de muscade rapée

Faire revenir les oignons dans le beurre et les mélanger à la crème: assaisonner. Couper la poitrine fumée en petits lardons et les faire rissoler un peu.
Abaisser la pâte très mince, la poser sur une plaque
Répartir le mélange crème et oignons sur la pâte.
Arroser la surface d'huile et la parsemer de lardon.
Cuire pendant 10 min à four très chaud (termostat max)

dimanche 17 janvier 2010

U mon amie U


Depuis que U partage notre vie de famille, l'échange culturel est permanent, les repas se sont transfornés en études comparatives des moeurs coréens et français. U a l'innoncence d'une petite fille et s'étonne de tout, les yeux équarquillés tout grand ne pouvant retenir des exclamations enfantines.
Elle s'étonne de voir P me prendre dans ses bras et des débats d'égal à égal qui alimentent nos longues diatribes. Elle regarde la télévision française avec curiosité et trouve les présentateurs du 20h trés beaux.

Elle s'étonne des bras de F qui m'enlacent sous le regard bienveillant de M et des verres de vin partagés tous ensemble.

Elle n'en revient pas de la taille des concombres et que l'on mange des haricots rouges salés. Le riz non plus n'est pas pareil et elle n'a même pas reconnu les poires.

Sa mère, prévoyante, a envoyé un carton contenant 320 feuilles d'algues séchées et 3 paquets de 40 gateaux de riz. La cuisine ressemble à une mini épicerie coréenne.

Elle aime beaucoup les nounours en gelée, la quiche et les crèpes.

Mais U est toujours au régime, déjà bien plus fine que l'année dernière elle semble continuer drastiquement sur sa lancée. C'est très perturbée que je la regarde se servir une demie cuillérée de riz et le quart d'un filet de poisson, les jours passent et le décalage horaire et le choc alimentaire ne peuvent plus être utilisés comme excuses. J'ai peur pour elle, j'ai peur pour moi.

Ne m'entraîne pas dans mes mauvais penchants, je venais juste de retrouver la gourmandise. Ne la fait pas redevenir une honte. Pas maintenant quand c'est encore si fragile.

Allons plutôt manger des gateaux ensemble dans ces si jolis salons de thé; non tu ne veux pas?

Un chocolat chaux alors; non toujours pas?

La voir comme cela m'exaspère car je me vois en elle, je vois à quel point je fus insupportable à vivre pour tout le monde. La voir comme çela m'énerve parce qu'elle me rend les choses plus difficile encore.

Alors je me répète inlassablement qui je ne retomberais pas si proche de la fin, jamais jamais jamais plus

vendredi 15 janvier 2010

Sur le mur de droite s'étend une tenture africaine jaune avec des soleil rouge, au plafond une affiche rose avec des jambes entrmêlées qui dansent le french cancan. Au plafond, un couvre lampe indien en tissu ornée de minuscule miroir. Sur les étagères blanche en face du futon, une guirlande de petites lupiottes en plastique multicolore et des livres, des livres, des livres.
Un portrait de femme sur la porte, un tableau de F en noir et blanc. A droite du lit, le bureau où s'accumule la marque d'heures de révision lénifiente à la lumière de la lampe violette en forme de note de musique. Au sol, le tapis fleur qui met de la joie au coeur.
Une collection de grenouilles, des boas, une petit bouteille de sirop de cactus, la biographie de Vian, un pot de beurre de karité, un colliet en bois d'ébène.
Le lit est très dur mais les oreillers sont moelleux et de couleurs chaudes. Je m'enfonce dedans.... il y a plein de feuilles autour de moi, je retrouve souvent des stylos au fond de la couette ou lorsqu'ils me transperce le dos pendant la nuit.
Une odeur de thé flotte dans l'air mais je n'arrive pas à effacer la puanteur de pied de l'amphitéâtre cet après midi qui semble définitivement restée incrustée dans mon orifice nasal. A croire que les gens ne se lavent plus en période de révision. Même le gel douche à la noix de coco de B n'en ait pas venu à bout, pourtant j'ai l'impression que tout le reste de mon corps sens le gros bonbon. Ce que je déteste.
Dans mon horrible jeunesse, je mettais du parfum à la vanille ou à la framboise et je portais du fard à paupière bleu. A cette néfaste période à fait place l'ère de la dentelle noire et des jupes longues à volants qui fut abandonnée tout aussi brutalement après l'achat d'un pantalon large vert pomme pas mûre et d'une veste orange à rayures jaunes et rouges. Maintenant, je ne sais plus trop, un peu de ci et de ça, je mélange par petite touche de tout.

dimanche 10 janvier 2010


Des séquences d'images en noir et blanc qui se succèdent dans une grâce et une force symbolique alletante malgré la lenteur de l'action. Entrecoupées de rouge; la violence physique et morale n'en est que plus marquante. La transparence, l'ombre et la lumière, les traits des visages ironiques, torturés ou exaltés traversent l'oeil et le coeur comme des lames de rasoir. C'est chaud et glacial comme la Pentagonie.

La neige se reflète dans le ciel de nuit, il règne comme une certaine clarté malgré l'heure tardive. B, ton coeur est aiguisé comme un diamant que je m'épuise à essayer de polir. Les poussières me piquent les yeux, une larme coule.

Je préfère le sel c'est le goût des larmes et de la peau. Les sentiments sont salés et le réconfort est sucré.

Mon humeur est noir tourbillon et je n'ai pas envie de boire seule le chocolat chaud qui pourrait me guérir. Je voudrais qu'il m'accompagne mais il préfère la pizza quatre fromages. Il ne peut pas comprendre.

C'est vrai que le coeur gonfle quand on est triste ou bien se resserre t'il?
On a fait brulé les crèmes à deux entre deux Gitanes et Elisa

Crèmes brûlées au caramel salé

125g de sucre en poudre
3 jaunes d'oeufs
30cl de lait
20cl de crème liquide
5g de sel de Guérande
40g de cassonade ou sucre vergeoise

Dans une casserole cuire à feu moyen le sucre avec un peu d'eau (de quoi recouvrir le sucre)
Dès que la coloration commence à apparaître mélanger légèrement afin qu'elle devienne homogène.
Lorsque le caramel commence à prendre une teinte brune, retirer du feu, ajouter le sel et verser délicatement le lait.
Remettre sur feu doux en mélangeant afin de bien dissoudre le caramel dans le lait.
Hors du feu, incorporer la crème liquide puis les jaunes d'oeufs.
Bien mélanger puis filtrer la crème dans un récipient adapté et la faire reposer deux heures au moins au réfrigérateur.

Allumer le four à 95°C (th 3)
Répartir la crème dans des petits pots ou ramequins.
Cuire pendant 1h à 1h15, les crèmes doivent être tremblantes et juste prises.
Réserver au réfrigérateur.

Au moment de servir, saupoudrer les crèmes de cassonade puis les caraméliser à l'aide d'un chalumeau ou en les plaçant sous le frill du four (tourner la plaque de temps en temps pour unifier.

dimanche 3 janvier 2010

La maison de campagne avec le feu qui crépite dans la cheminée. L'odeur du bois mêlée avec celle des épines de pins rappellent des souvenirs d'enfance particulièrement réconfortant. Des poutres en bois au plafond et des murs en pierres, des gros tapis aux couleurs passées. Les gros fauteuils en cuir élimé ne semblent qu'attendre d'accueillir les lecteurs de romans dans leur bras rebondis. Mais on doit se tenir bien droit, porter des jupes serrées et des chaussures qui font mal aux pieds. On ne dit pas pépé et mémé mais A et J. Ils portent des polos blancs Lacoste et des pantalons bleu marine. Le grand père se laisse pousser une petite queue de cheval dont le bout prend des teintes jaune pipi qui me font détourner la tête. Des photos en noir et blanc, P en culotte courte, il manque des pages qu'on a préféré effacer. Les familles se déchirent, les photos aussi et les souvenirs disparaissent, on perd ses racines.