jeudi 12 mars 2009

JAI FROID AUX PIEDS

Il tombe des lourdes gouttes de pluie le long de ma fenêtre que je regarde couler les yeux encore brouillés par le sommeil. L'air humide s'inflitre sinieusement à l'intérieur de ma chambre, j'ai froid aux pieds...


Ici quand il pleut c'est tout le jour durant, je devrais donc encore aujourd'hui descendre la pente glissante de la colline en haut de laquelle j'habite en risquant de me briser le cou. Je m'amuserai à voir les petites coréennes patauger dans la pluie avec leurs talons hauts, leur port étant ici obligatoire pour toute jeune fille qui se respecte.


Je me remémore hier soir avec beaucoup de plaisir. Une soirée entre filles avec deux amies très sépciales. U, une gentille coréenne très intelligente, qui n'aime porter ni jupes courtes, talons hauts ou maquillage et qui en ressent un profond mal-être.
Quelques remarques vexantes de garçons peux gracieux et elle réfléchit à transformer son corps et sa mentalité pour enfin rentrer dans un moule forgé autour de la superficialité. Elle voudrait être acceptée par ses pairs et surtout trouver l'amour, elle est persuadée qu'en restant quelqu'un à part ce ne sera pas possible. La pression du groupe est très forte en Corée, ne pas en faire partie semble être une marque d'échec dans l'accomplissement d'une vie épanouie. U déclara que les trois objectifs à atteindre lorsqu'une fille rentre à l'université sont: " perdre du poids, renouveler sa garde robe et apprendre l'art -qui lui paraît si mystèrieux- du maquillage".
Je plains ces filles qui passent leur temps à faire semblant, cela doit être épuisant. Manger des glaces décadentes en public pour se cacher ensuite chez soi et sauter plusieurs repas. Personne ne devrait se torturer ainsi et je parle avec la connaissance de cause.
Le féminisme ici a encore de longues avancées à faire pour peu que les filles veuillent sortir de cet état d'éloge à l'apparence qui rythme leur quotidien. Elles semblent pour la plupart s'y complaire.
J'ai parfois peur en regardant tous ces corps et ces visages qui se ressemblent, comme si je vivais dans un monde lisse et sans profondeur. Heureusement quelques personnalités intéressantes résistent à cette vague de conformisme. U gardera-t-elle son coeur d'or, ses jolies pomettes et ses pulls colorés, je le souhaite de tout mon coeur.
Il y avait aussi A, une douce américaine qui sent bon la maman. Je n'ai jamais connu personne qui avait une présence aussi réconfortante. Dès que je la vois j'ai envie de lui demander un gros calin contre ses formes rondes et son grand coeur- je dois vraiment être en manque d'affection!.
Ce soir, je vagabonderai dans les bars coréens, une fois encore. Soju, bière, hilarité, projets de voyages et rêves, de vies futures faîtes d'amour et d'aventure. Chacun profite de cette parenthèse coréenne pour s'offrir comme un arrêt dans le temps où plus aucun de nos actes n'a vraiment d'importance, pour ensuite retrouver la vie réelle dans quelques mois.

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