vendredi 27 mars 2009

il est 13h, je me réveille

BOUM BOUM BOUM, le son des basses résonne à l'intérieur de mon corps. Des rythmes en saccades répétitives, de la fumée de cigarettes, des lazers fluorescents qui traversent la salle sombre dont les murs sont des écrans qui diffusent des images psychadéliques. Je n'arrive pas à rentrer dans la transe. En vain, je bouge mon corps en mouvements saccadés. Les trois cocktails absorbés plus tôt dans la soirée ne suffisent apparemment pas à m'entrainer dans les abysses de la musique électronique que sobre je ne peux apprécier.
Alors j'observe du coin de l'oeil, amusée, les tentatives d'approche d'une amie italienne vers un beau coréen tout de noir vétu. Les intentions sont claires, mordera-t-il à l'hameçon jeté? L'impossibilité de toute conversation rationnelle en boîte de nuit m'a toujours découragée d'y aborder des inconnus, le plus souvent puants et passablement éméchés.
Soudain je me demande vraiment ce que je fais là dans cette boîte. En toute sincérité je le sais très bien, je suis un mouton. Par besoin de me sentir entourée et par un devoir absolu que je m'inflige de me sociabiliser- je hais mon coté solitaire, j'ai l'impression que c'est une tare, un côté noir à dissimulé- je suis les autres dans des endroits où je sais pertinnement que je ne m'amuserai pas. Mais je suis bien là, je fais semblant, je suis géniale, fun et intégrée. C'est bien.
Finalement, je ne suis apparemment pas la seule à ressentir un ennui certain dans cet endroit surchauffé et artificiellement survolté, 2 sauveuses viennent me convier à monter dans un taxi pour rentrer à la "maison".
De retour dans ma petite chambre, je me connecte dans l'espoir de parler à F. Il est là, de mauvaise humeur, il a apparemment attendu mon apparition pendant des heures.
"Mais si je ne sors pas avec mes amis, je déprime toute seule dans cette résidence"
"C'est à toi de voir ce que tu préfères..."
Une conversation qui a failli tourner au vinaigre. C'est amère que je me couche. Je me réveille ce matin avec des vagues plein le coeur et plus que 20 000 wons en poche. Et oui en plus ça coûte cher de faire semblant.

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