vendredi 18 septembre 2009

le meilleur japonais du monde

Si je devais ne retenir qu'une chose de mon passage éclair en classe préparatoire littéraire, c'est ma rencontre avec MS. Nous sommes vraiment devenues amie lors du voyage d'intégration Sur les traces de Marcel Proust à Illiers-Combray. C'était un jour gris qui sentait la pluie. La visite avait commencé par la maison de Tante Léonie que nous trouvions toutes deux sans grand intérêt, sombre, viellotte et poussiéreuse. J'aime beaucoup les écrits de Proust mais reste insensible à la contemplation du lit duquel il pleurait sa mère des heures durant ou de la table de la salle à manger où il s'ennuyait lors des repas dominicaux. Mon ennui fut le même lors de la visite de la maison de Kafka et de celle de Victor Hugo, je n'arrive pas à m'extasier devant une chaise de bureau même ayant suppporté les plus célebres fesses du monde. Généralement, je n'arrive pas à m'attacher aux objets, je n'achète jamais de souvenirs et n'ai aucun bibelot. Cela explique peut-être mon étourderie et maintes clés, écharppes et accessoires en tout genre oubliés ou perdus.
Sortis de l'illustre maison, la pluie avait redoublé ce qui n'empêcha pas la visite des fameux jardins si minutieusement décrits dans les roman du cher Marcel. Ils sont sûrement magnifiques sous le soleil mais le froid, la pluie et les pavés et graviers glissants gatèrent un peu la promenade. Heureusement, MS et moi accompagnèrent cette balade du dernier CD de Phillipe Katrine qui nous remit du baume au coeur. Un peu trop apparemment, ce qui nous value un regard noir de la prof d'anglais consternée à la vue de nos balancements de tête trop vigoureux sur les bancs de l'église du village. Mais comment ne pas dodeliner du chef au son de Complètement VIP? Peut être avions nous amorcé une chorégraphie des bras, je ne suis plus sûre.
Durant les jours qui suivirent MS et moi devînmes inséparables, compagnonnes de colles, de pauses déjeuners et de séances de révision. Mais je reçus ensuite des résultats heureux qui me permirent d'aller voguer vers des horizons moins oppressants.
Nous avons toujours gardé contact malgré la distance et les études. Je lui envie ses longs cheveux cuivrés et ondulés et son large sourire très britannique. Elle porte toujours de grandes lunettes rectangulaires et des vêtements colorés. Comme elle est hypocondriaque, on se retrouve souvent après un de ses rendez vous chez des médecins qui ne trouvent jamais ce qu'elle a. Notre dernière rencontre eut lieu après un rendez vous très douloureux chez le mésothérapeute, spécialité qui m'était jusqu'alors inconnue.
Je l'ai emmené chez, selon moi, le meilleur japonais de Paris. C'est un petit restaurant à l'ambiance de cantine où l'on peut regarder les cuisiniers travailler derrière le comptoir tout en savourant son repas. Attendre les plats est une vraie torture tant on est affamé et envoûté par les odeurs qui volutent des tables voisines. Les gyozas à la garniture très fines sont justes dorés à point, les soupes de nouilles faîtes maison sont savoureuses et riches en légumes, lamelles de viandes et champignons. Les plats de nouilles sautés ou de riz accompagnés de poissons délicats ou de viandes marinés sont généreusement servi et me font fondre de bonheur à chaque bouchée. Ce soir là, je choisis un plat de riz recouverts de légumes marinés et de fruits de mer (coquille saint jacques et langoustines) que je mangeais malgré la portion gargantuesque jusqu'à la dernière bouchée. La soupe miso qui accompagne chaque plat regorge de gros morceaux de tofu moelleux et d'algues bien élastiques et tendres, elle est très salée comme au Japon. Les plats oscillent entre 9 pas les 13 euros et un seul nourrit pour la journée entière. Je fais découvrir cette petite pépite à chacun de mes amis et tout le monde m'idolâtre ensuite, j'ai trouvé le moyen de me faire aimer.
Adresse: restaurant Hokkaido, 14 rue Chabanais, Paris 2ème.
C'est dommage on a pas pris de photos, j'ai perdu le mien sur l'île de Jejudo et MS n'étant ni coréenne ni japonaise ne prend pas son appareil dans son sac pour aller au restaurant. Ce qui est je pense, une grave erreur.

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