mercredi 29 avril 2009

Voyage au Petit Bercail






















Il y a quelques années, j'ai lu Quatres générations sous un même toit de Lao She. Une écriture qui m'a d'abord parue enfantine puis je me suis laissée emporté. J'ai ressenti la tristesse du Vieux Qui et j'aurai voulu connaître Mr Quian pour prendre un cours de poésie avec lui. Cette fresque toute en délicatesse de la vie Pékinoise des années 30 m'a donné envie d'aller moi-même à Pékin sur la trace de ce beau roman. J'imaginais bien que la ville se serait radicalement transformé, mais peut-être retrouverai-je quelques vestiges ou quelques sensations...
Mon voyage en Corée à rendu ce rêve possible et pour peu cher, je me suis donc envolée la semaine dernière vers la ville de Beijing.
J'ai parcouru les hutongs, leurs petites cours cachés et leurs marchés aux légumes et fruits colorés. Je vis des vieux vélos datant sûrement de l'Occupation Japonaise et des "pousse-pousse" sur lesquels j'imaginais l'attendrissant et naif petit Cui tirant ses passagers. Je vis des grands pères chinois aux sourires édentés qui vendaient des marrons ou des raviolis sur des petits réchauds en fonte. Je me demandais si les héros de Lao She leur ressemblaient. Je souris devant un petit garçon qui portait un poussin jaune dans une petite cage en fer. J'observai quelques instants un enfant très maigre sur une couverture sale peler une patate douce orange vif avec une grande concentration.

J'ai admiré la place Tien Anmen sous un ciel de nuages jaunes où j'essayai d'imaginer les étudiants de 1991 et les chars se déployant à leurs trousses. J'ai vu des centaines de personnes venir se recueillir dans un grand silence sur la dépouille de Mao. J'ai regardé étonnée les statues Stakhanoviennes de travailleurs chinois qui s'élève sur la place,je n'avais jamais vu le communisme.
J'ai mangé des raviolis et des brochettes de fraises caramélisées sur un marché de nuit. J'aurai aussi pu goûter des brochettes de serpent, de la soupe de chien ou des gros vers bien luisants. Je n'étais pas d'humeur aventureuse... J'ai dégusté le fameux Canard laqué de Pékin, en ornement le cerveau nous fut offert par la maison. J'ai ramené des petits gateaux à la pâte de haricot rouge que j'essaye difficilement de faire durer un peu.
J'ai parcouru la cité interdite et ses enfilades de toits jaunes tournesol et d'escalier en pierres blanches. J'ai gravi la muraille de Chine donc le spectacle époustouflant aurait pu me faire verser quelques larmes. Je me suis attendrie devant des gros pandas. Je me suis perdue sous la pluie et j'ai attrapé un rhume, je me suis finalement retrouvée avec l'aide d'une jeune étudiante après un long moment d'errance à la recherche désespérée d'une personne parlant anglais.

J'ai remarqué étonnée que les pantalons des bébés étaient fendus aux fesses pour leur laisser le derrière à l'air. J'ai été beaucoup bousculé par des touristes chinois surexcités qui veulent doubler dans la foule pour être les premiers comme des collégiens. J'ai cru y voir une culture du moi-je forcée peut être par un trop plein de collectivisme.

J'ai ressenti comme jamais la barrière de la langue et m'en suis désolée. Plus que contempler j'aurai aimé partager mais ce fut tout de même une expérience riche en découvertes et en émotions.













Me voilà de retour à Seoul pour quelques mois encore, un voyage sur l'île de Jeju s'organise. Je rêve déjà des orangers, des montagnes escarpées et des plages ensoleillées.


















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