samedi 6 juin 2009


Lasse de la vie en résidence universitaire, je m'échappai une nuit chez mon amie H. Sa maman m'acceuillit chaleuresement à la table familiale, nous mangeâmes des vermicelles au boeuf, du tofu frit et des gros morceaux de pastèque. Son frère rentra de cours à minuit, les épaules courbées et la tête baissée. Seul fils de la maison, il n'entrera sûrement pas dans une des universités élites de la nation. L'honneur de son père pèse sur lui et on le lui fait sentir. J'ai eu de la peine pour ce si frêle jeune homme et me rappelai mes années lycéennes insouciantes, quel contraste!

Le lendemain au réveil, un gateau de riz tout chaud en forme de coeur m'attendait, j'en ai remporté un gros morceau dans une boîte en plastique jaune fermée avec un gros ruban rouge. Une attention qui m'a beaucoup touchée, rendue nostalgique aussi, je veux retrouver la cuisine de ma maman.

Le retour se rapproche, je n'ai pas envie de partir, je n'ai pas envie de ne pas partir non plus. L'art de la contradiction.

Pour chasser le spleen hier soir, je me laissai offrir du champagne, quelques bouffées de cigare d'une manière très provocante. Je dansai la salsa avec un beau mexicain. Par chance j'avais mis ma robe rouge qui tourne, et mes chaussures vernies noires Repetto. Depuis petite, j'ai toujours aimé les robes qui tournent et les chaussures vernies. Je m'écriai toujours en riant : "Regarde, regarde papa, comme elle tourne ma robe!". Maintenant ce n'est plus dans les bras de mon père que je tourne et les volants ne sont plus blancs mais rouge baisers.
Sur le chemin du retour, nous nous arrêtâmes manger des raviolis au kimchi histoire de parfaire mon haleine déjà sûrement intoxiquée par l'alcool et le cigare. Pas grave, je n'ai pas d'amoureux à embrasser ici.

L'ivresse offre un bonheur éphémère et donc amer mais un bonheur immédiat, évident et exaltant. Quand juste l'instant compte détaché de toute pensée. Surtout lorsque l'on danse et que l'on s'envole légère dans les bras de son partenaire dans un pas final.

Alors je danse, je danse, en Asie, en Afrique, dans les rues, sur les combos et pourtant je ne sais pas marcher droit.

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